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La Moselle s’accroche à son projet de pôle sportif à Frescaty


Le FC Metz a décidé d’investir dans la rénovation de son centre de formation situé à Longeville-lès-Metz. Tire-t-il ainsi un trait sur le projet de Frescaty ? (Photo : RL)

Au moment où un pôle hippique se crée sur le plateau de Frescaty, le FC Metz et la Ligue lorraine de tennis vont investir dans des structures existantes. Le conseil départemental n’y voit pas l’ombre d’un doute.

Les clubs et les dirigeants de Ligues seraient-ils en train de perdre patience ? Les effets d’annonce, concernant la création d’un pôle sportif d’envergure sur les hectares du plateau de Frescaty, sont jusqu’alors sans… effet. D’où certains choix qui ouvrent la porte à pas mal de rumeurs ou de suspicion.

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Ainsi, le projet porté par le conseil départemental de Moselle s’est toujours appuyé sur l’enthousiasme d’acteurs majeurs. Comme le FC Metz ou la Ligue de Lorraine de tennis. Or, ces deux entités ont décidé de réinvestir dans leurs structures actuelles. Un argent qui ne s’envolera pas jusqu’à l’ancienne base aérienne.

Le club de football, information confirmée par le président de l’association FC Metz Pierre Gillet, a évalué à 400 000 euros la rénovation du centre de formation, implanté à côté du stade Saint-Symphorien à Longeville-lès-Metz. « Le bâtiment a besoin d’être entretenu. Notamment les chambres. On ne pouvait pas attendre plus longtemps. »

Quid de la position du FC Metz ? Son président Bernard Serin nous déclarait fin 2013 : « Nous avons été les premiers à travailler sur le sujet. Les infrastructures du club méritent d’être améliorées… L’entraînement doit être repensé. Nous avons les professionnels d’un côté, le centre de formation de l’autre. Il manque des terrains synthétiques et notre handicap est grand en hiver. Le centre de formation se sent totalement à l’étroit ! » Aujourd’hui, Bernard Serin aurait-il l’intention de quitter le navire ?

Jean François, premier vice-président mosellan, prétend le contraire : « Il nous l’aurait dit, non ? A notre connaissance, sa position n’a pas changé. Et d’ailleurs, nous participerons à cette rénovation du centre de formation. Cela ne signifie pas qu’il s’agit d’un investissement perdu et que cela ne servira à rien. Parce que le projet Frescaty peut déboucher sur des réalisations seulement dans cinq, six ou sept ans. Les deux actions ne sont pas du tout incompatibles. Nous comprenons l’impatience des clubs » , qui doivent bien gérer le quotidien avec plus d’efficacité… « On le regrette mais l’administratif prend parfois du temps. Ce retard peut s’avérer démobilisant. »
Grande salle…

Dans le même ordre d’idée, le président de la puissante Ligue régionale de tennis, Lionel Ollinger, a l’intention de faire voter à la prochaine assemblée générale un prêt important pour financer l’énorme lifting du centre de Ligue délabré, situé derrière le stade longevillois de Saint-Symphorien. Le tennis lorrain se voyait déjà prendre un autre envol à Frescaty. La réponse des élus mosellans, on la connaît : l’un n’empêche pas l’autre.

Jean François de marteler : « FC Metz ou pas, on continue le travail. » Sans la Métropole, peu encline à se lancer dans le sport, ou la Ville de Metz, dont l’un des adjoints, souhaitant rester anonyme, affirme : « Tout le monde se rend compte qu’un tel projet n’est pas possible. » Jean François d’agiter le chiffon rouge du rêve. La Grande région changerait-elle la donne ? « Plus de choses, maintenant, sont de notre côté. Il faut voir grand et large. Où y a-t-il une grande salle dans l’Est, une structure de haut niveau ? Voilà notre stratégie, qui dépasse Metz et son agglomération. Quand les choses avanceront, vous verrez que les clubs nous rejoindront. » Pour l’instant, le FC Metz, sûr d’avoir une nouvelle tribune sud et un centre de formation embelli, n’est plus pressé. A moins que ce nouveau pôle hippique privé ne redonne des idées à tous.

Alain Thiébaut (Républicain Lorrain)