Activités économiques sylvicoles suspendues, forêts interdites aux particuliers et chasseurs, installation de clôtures : la Lorraine a renforcé les mesures pour éviter la propagation de la peste porcine africaine, maladie détectée sur des sangliers en Belgique.
« On ne prétend pas que la clôture et les répulsifs seront une barrière infranchissable, puisque la peste peut se diffuser de plusieurs manières, mais il fallait tenter quelque chose », explique le président de la Fédération de chasse, Patrick Massenet. « On ne peut plus rester les bras ballants en faisant des réunions à parler de la peste porcine ».
En lien avec la préfecture de Meurthe-et-Moselle, la Fédération de chasse du département et les agriculteurs vont installer, ce week-end, clôtures et répulsifs à sangliers sur une trentaine de kilomètres le long de la frontière belge.
La pose de clôtures pour limiter les mouvements des sangliers est prévue dans l’un des deux arrêtés ministériels relatifs aux mesures de protection et de surveillance pris cette semaine pour prévenir la propagation du virus dans les Ardennes, la Meuse et la Meurthe-et-Moselle.
Les clôtures électriques seront installées à des endroits stratégiques. « Avec mes chasseurs, on a une grande connaissance des passages des sangliers entre la France et la Belgique », précise Patrick Massenet.
Les préfectures des Ardennes, de la Meuse et de la Meurthe-et-Moselle ont interdit les loisirs (promenade, cueillette des champignons, sports…), la chasse et les activités professionnelles en forêt dans une zone d’observation renforcée (Zor) délimitée le long de la frontière belge, portant sur 41 communes en Meuse et 50 en Meurthe-et-Moselle.
« A 5 km de la frontière »
La présence de la peste porcine africaine a été détectée en Belgique le 13 septembre et depuis « 79 cadavres de sangliers ont été retrouvés porteurs du virus », selon le ministère wallon de l’Agriculture.
Aucun porc malade n’a encore été recensé dans une exploitation située dans le secteur concerné, une zone forestière du sud du pays. Mais par mesure de précaution, quelque 4 000 porcs ont été abattus dans ce périmètre jugé à risque.
« Si la peste porcine voyage avec l’activité humaine, on ne pourra plus rien faire », soupire le président des chasseurs de Meurthe-et-Moselle. Selon lui, la maladie « avance de 500 m à deux km par mois, mais en Belgique, elle a progressé de quatre à cinq km depuis un mois. Et là, elle est à 5 km de la frontière ».
La maladie est très difficile à maîtriser car il n’existe pas de vaccin efficace. Elle est mortelle à 100% pour les animaux touchés, ce qui inflige d’importantes pertes économiques.
LQ/AFP