Au cœur de nombreux projets de production d’hydrogène, la Lorraine est le carrefour d’un réseau international de pipelines pour transporter ce gaz. L’un d’eux, HY4Link, vient de franchir une étape décisive.

Début décembre, il a obtenu le statut de projet d’intérêt commun (PCI) de la Commission européenne, Une étape importante pour la Grande Région dans le développement du projet HY4Link. Derrière ce nom étrange et imprononçable se cache un grand réseau de transport international d’hydrogène à travers l’Europe, qui va transiter par la Lorraine. Il sera le fruit d’une initiative commune de trois opérateurs de réseaux hydrogène : Creos Luxembourg Hydrogen SA, le belge Fluxys hydrogen SA et le français NaTran (GRTgaz).

L’objectif est de «renforcer la coopération transfrontalière et d’améliorer l’accès à l’hydrogène renouvelable et bas-carbone». Cette initiative vise à établir un corridor de transport d’hydrogène reliant le Luxembourg, la France, la Belgique et l’Allemagne. Il sera à terme connecté à la Dorsale européenne de l’hydrogène (European Hydrogen Backbone), une initiative menée par un groupe de 33 opérateurs d’infrastructures énergétiques visant à développer un marché paneuropéen compétitif et fluide pour l’hydrogène. 

La Grande Région traversée

Le projet prévoit de nouvelles connexions hydrogène entre le Luxembourg et la France et entre le Luxembourg et la Belgique, avec des interconnexions vers le projet mosaHYc via Thionville-Bouzonville, la dorsale de l’hydrogène en Belgique via Bras-Liège et le corridor H2med via Nancy. «HY4Link est conçu pour soutenir les objectifs de neutralité climatique de l’Union européenne en favorisant une économie de l’hydrogène renouvelable et bas-carbone et la décarbonation de l’industrie et des transports dans la Grande Région», se félicitent ses opérateurs. 

HY4Link est notamment conçu pour relier les industries à des plateformes d’importation situées à Anvers, Zeebrugge, Rotterdam et Dunkerque. Dans sa deuxième phase, il sera complété par la construction d’une canalisation traversant le Luxembourg vers la France et l’Allemagne mais aussi une connexion de Thionville à Cerville, en Meurthe-et-Moselle, pour se raccorder au corridor H2Med. Voilà qui devrait contribuer au développement d’une économie régionale de l’hydrogène, les projets locaux y étant nombreux. 

Le nouveau statut qu’il vient d’obtenir va lui permettre de bénéficier de l’accès aux mécanismes de financement de l’Union européenne. 

Ph. M.