Lundi, le Premier ministre français, Manuel Valls, était en visite en Lorraine pour cosigner le contrat de plan État-Région : soit 740 millions d’euros. Il a inauguré le CEA Tech à Metz et s’est rendu à Longwy.
Entre le showroom technologique du CEA Tech et les remparts de Longwy, Manuel Valls a effectué lundi un détour par la préfecture de Metz. Avant la Champagne-Ardenne qui fermera la marche, la Lorraine figurait à l’agenda du chef du gouvernement. Lequel a conclu sans plus tarder les 18 mois d’un tour de table censé mobiliser 740 millions d’euros sur le prochain contrat de plan.
À six mois d’un scrutin promettant de bousculer de fond en comble la carte des régions, le Premier ministre s’est évertué à rappeler la solidité des engagements financiers : «Le contrat de plan État-région vient s’ajouter (NDLR : au Pacte Lorraine, soit 2×150 millions). Ce n’est donc pas l’un qui se substitue à l’autre, mais des forces qui se conjuguent pour écrire avec confiance l’avenir de la Lorraine», a ainsi entonné l’hôte du préfet Nacer Meddah, au passage chaleureusement félicité d’avoir tenu la plume de l’État.
Faute d’offrir toute la visibilité à un texte bâti à la veille de la mutation territoriale dont il réaffirme la pertinence, le chef du gouvernement, accompagné de ses ministres lorrains, Christian Eckert et Jean-Marc Todeschini, salue le pas franchi par Jean-Pierre Masseret (NDLR : le président de la région Lorraine) en matière d’harmonisation de politiques publiques : «Vous avez accepté le programme d’investissements d’avenir aux côtés de Jean-Paul Bachy et Philippe Richert. Cette démarche commune des trois régions pour l’innovation est un signe important», relève l’orateur devant un parterre d’élus, gauche et droite confondues. Soit, pour ce volet, 260 millions d’euros de crédits hors CPER.
Listant les priorités promises à la Lorraine, Manuel Valls retient la manne de l’UE pour un montant de 807 millions d’euros, «dont 90 % sont gérés directement par le conseil régional». L’addition a de quoi donner le tournis : 47,4 millions d’euros pour le bassin de la Meuse; 15,3 millions pour les Vosges… «En tout, ce sont plus de 1,8 milliard d’euros qui sont engagés. Engagés avec un seul et même objectif : l’emploi… Maintenir les emplois existants, mais aussi en créer de nouveaux.»
Renforcer la République des territoires
Après avoir manqué de contrarier sa venue, l’imminence d’une faillite de la Grèce a bien failli éclipser le CPER. Depuis la Lorraine, «où bat le cœur de l’Europe», le Premier ministre, évoquant le référendum programmé dimanche, a toutefois adressé cet avertissement au partenaire au bord de la banqueroute : «La question qui se pose au peuple grec, c’est rester dans l’euro ou en sortir, avec les risques qui en découleraient, tout d’abord pour lui.» Et l’orateur de marteler la volonté de la France d’aboutir à un accord en invitant Athènes à reprendre les négociations rompues en fin de semaine.
Loin du théâtre grec, Jean-Pierre Masseret dressait, en préambule à la séance de signatures, le panégyrique de la réforme territoriale made in France : «Cette réforme est la façon de refonder notre République sur les territoires.»
Plus tôt dans la journée, il se heurtait à l’incrédulité de son opposition au conseil régional : «Nous ne voulons pas être sur la photo de famille socialiste», lui expédiait Nadine Morano en déclinant l’invitation en préfecture. L’appel au boycott n’aura visiblement pas été entendu au-delà de l’hémicycle.
Xavier Brouet (Le Républicain lorrain)