Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
La poussée démographique au sein de la Communauté de communes de Cattenom et environs se confirme au regard des dernières statistiques de l’Insee (2022). Zone de vie attractive, l’interco continue globalement à gagner des habitants malgré les prix de l’immobilier. État des lieux.
Territoire situé aux portes du Luxembourg, à dominante rurale, bénéficiant de ressources financières dopées par la présence d’une centrale nucléaire, la Communauté de communes de Cattenom et environs (CCCE) recensait, en 2021, 27 543 habitants, selon le dernier décompte officiel de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). En majorité des familles avec enfants, tournées professionnellement, la plupart vers notre voisin du Grand-Duché (environ 70 %).
La tendance à la hausse du nombre de ses résidents constatée sur la période 2007-2012 (+6,9 %) se poursuit donc selon les chiffres de l’Insee sur 2016-2022. Ces données actualisées confirment l’attractivité de ce secteur géographique prisé par ceux qui chaque jour franchissent la frontière pour aller travailler, gonflant globalement le nombre d’habitants, avec quelques nuances observées dans certaines localités composant l’Établissement public de coopération intercommunale (22 communes).
Commençons par le village de Beyren-lès-Sierck, où le pourcentage d’augmentation de ses habitants atteint 4,26 % par an, sur cette période de référence. Pour expliquer ce constat, le maire Philippe Gaillot argumente : «Nous avions pas mal de retard en matière d’urbanisme par rapport aux autres communes de la CCCE. La création du lotissement Le Clos et la rénovation de certains bâtiments ont contribué largement à cet essor de la population. Du coup, les effectifs dans les écoles ont été remis à flot. La demande est très forte alors que le prix de l’immobilier a doublé en cinq ans.»
Des frontaliers essentiellement
Au sein de la com’com, Breistroff emboîte le pas à Beyren avec un bond de +3,50 % de ses habitants. Idem pour Roussy (+2,43 %) et Hettange-Grande (+0,29 %), ville de centralité de la CCCE. D’après l’Insee, 7 948 Hettangeoises et Hettangeois y habitent. «On est en fait aujourd’hui plus près des 8 200», rectifie le maire Roland Balcerzak, pointant du doigt «une méthodologie de décompte dépassée. Cette augmentation est intervenue alors qu’aucun lotissement n’a été créé depuis que je suis maire».
Du côté d’Evrange en revanche, la population reste stable. Selon les chiffres de l’Insee, Fixem, Cattenom, Basse-Rentgen, Boust et Entrange accusent une légère baisse. Des élus de ces localités l’expliquent notamment par le vieillissement de la population, le manque d’offres immobilières et de foncier.
À Entrange, on relativise aussi la portée de ces chiffres récents. «Environ 150 personnes sont attendues rue du Carreau dans le cadre de ce projet de reconversion de friches, relate Michel Hergat, maire. Et 25 logements vont voir arriver des familles à Entrange village. Dans les trois ans, le nombre d’Entrangeois pourrait passer à 1 500 habitants.» Des frontaliers, essentiellement, prêts à débourser en moyenne 4 000 euros du mètre carré pour leur nouveau nid douillet.
