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Joinville et Plombières : deux villes du Grand Est sont à vendre !


Albert Henry est le maire de Plombières. Sa cité au charme fou présente une grande homogénéité architecturale du Second Empire. Mais une centaine d’habitations sont vides, d’où l’opération Osez Plombières. (photo RL/Pascal Brocard)

Les 19, 20 et 21 mai, deux villes du Grand Est au passé glorieux mais en perte de vitesse, Plombières-les-Bains (Vosges) et Joinville (Haute-Marne), se mobilisent pour favoriser la vente de leurs biens immobiliers. Inédit.

Maisons de maître, appartements Second Empire, immeubles de caractère, commerces ou hôtels particuliers, une quarantaine de biens, parfois prestigieux, y sont à vendre.

Organisé par les deux municipalités, ce salon grandeur nature vise à offrir un avenir à un parc immobilier somptueux, mais en déshérence. « À force de vivre sur ses acquis, Plombières est aujourd’hui dépassée, avec un patrimoine complètement défraîchi et plus assez de moyens pour l’entretenir. Il faut se bouger », estime Albert Henry, le maire.

« Nous ne jouons pas les promoteurs mais les facilitateurs. C’est une opération inédite. La mener à deux lui donne plus de force médiatique », ajoute l’élu. Un point d’accueil réunira dans chaque ville agents immobiliers, artisans spécialisés dans la rénovation et professionnels du tourisme, de l’urbanisme, du patrimoine et des aides financières. Un bon moyen pour les investisseurs pressés d’optimiser leur temps.

Séparées de 150 km, Plombières et Joinville étaient faites pour se rencontrer. Les deux maires en ont pris conscience en se côtoyant au sein du réseau Village Étape. Leurs styles architecturaux ont beau être très différents, les deux entités partagent la même problématique.

Surnommée la ville aux milles balcons, la toujours très animée cité vosgienne fut longtemps une station thermale à la mode, notamment au XIXe , sous Louis-Philippe 1er ou Napoléon III.

D’où sa grande homogénéité architecturale du Second Empire. Là où la ville haut-marnaise, siège des Ducs de Guise au XVIe et capitale industrielle des fonderies dès le XIXe , constitue plutôt un ancien joyau de la Renaissance qui a gardé le caractère pittoresque des villes médiévales.

Sauf que derrière la carte postale, les lambris tombent en lambeaux. Isolées, victimes de la désindustrialisation pour Joinville et de la baisse du thermalisme pour Plombières, en proie à la chute de la démographie et à la paupérisation, les deux villes sont en difficulté. Le charme suranné de Plombières ne suffit plus à masquer la centaine de biens inhabités.

Alors que le bâti de Joinville, entre pillages et abandons, part en décrépitude. Leur avenir passe par un vaste plan de revitalisation. La faiblesse des prix de l’immobilier – 700 € au m² à Joinville, 900 € à Plombières – constitue un atout majeur de ce renouveau. « Joinville, c’est comme la Dordogne, mais trois fois moins cher », s’enthousiasme Anthony Kœnig, chef de projet urbanisme. Les habitués des tarifs messins, nancéiens, thionvillois ou strasbourgeois y trouveront de quoi s’offrir une résidence secondaire à moindres frais.

À Plombières, les prix vont de 30 000 € pour un petit appartement à 500 000 € pour un hôtel-restaurant. À Joinville, des biens de 500 m² avec boiseries et cheminées XVIIIe sont mis à prix à moins de 200 000 € : « Ailleurs, ils vaudraient entre 500 000€ et un million d’euros. »

Philippe Marque (Le Républicain lorrain)

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