D’octobre 2022 à août 2023, cet amoureux éconduit n’a cessé de harceler celle qui avait partagé sa vie durant huit ans, en dépit d’un précédent avertissement judiciaire, avec la ferme intention de se venger. Jugé lundi 18 décembre en comparution immédiate au tribunal de Thionville, l’auteur de ces 832 mails a écopé d’un an de prison avec sursis probatoire.
Cet amoureux éconduit a du mal à oublier sa belle. Et ce, alors qu’ils sont séparés depuis fin octobre 2022. Trois jours à peine après cette séparation, le prévenu commence à passer moult appels et à envoyer tout autant de mails à celle qui avait partagé huit ans de sa vie. Au point que la jeune femme dépose plainte le 30 janvier dernier. Le prévenu avait écopé d’une composition pénale, décidée par le parquet, mais n’avait eu que faire de cet avertissement judiciaire.
« Caché dans la voiture de son ex »
Tout juste sorti de garde à vue, il avait repris son passe-temps favori en épiant son ex à son domicile, sur son lieu de travail ou en menaçant ses amis. Allant même jusqu’à se cacher dans le véhicule de la victime ou à la menacer de mort en lui envoyant une photo avec des munitions.
Le jeune homme, aujourd’hui âgé de 26 ans, utilise les réseaux sociaux pour surveiller son ex-compagne. Et lui adresse 832 mails, sans oublier 93 appels en une seule journée ! « Je veux encore éclaircir certains points sur notre relation, assure cet agent de production, au tribunal de Thionville où il était jugé, lundi 18 décembre, en comparution immédiate. Je n’étais pas dans mon état normal. Je ne pensais qu’à elle. Je voulais lui faire peur et me venger du mal qu’elle m’avait fait. »
« Très marquée psychologiquement »
« Ma cliente est toujours tétanisée le soir, quand elle rentre du travail, explique son avocat, Me Merll. Depuis que le contrôle judiciaire a été mis en place, il a arrêté de la harceler mais elle est toujours très marquée psychologiquement. Elle aurait voulu pouvoir expliquer le cauchemar qu’elle endure depuis des mois mais elle a eu peur. » Le conseil réclame 2 500 € au titre du préjudice moral.
Le ministère public reprend quelques-uns des messages, retranscrits par les enquêteurs sur 46 pages, pour requérir 12 mois avec sursis probatoire pendant deux ans assortis des obligations de soins, travail et d’effectuer un stage égalité hommes femmes. Sans oublier l’interdiction d’approcher la victime ou de la contacter, mais également de détenir une arme. En guise de défense, le prévenu, qui n’était pas assisté d’un avocat, lâche : « Je trouve l’amende un peu chère mais je ne m’oppose à rien ».
Le tribunal a suivi les réquisitions du parquet. Le harceleur devra, en outre, indemniser la victime à hauteur de 1 000 €.
* Nom publié à partir d’un an de prison ferme.