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Jarny : c’était le dernier camion pour les Bouchons d’amour


Astrid Covalcique (au premier plan) met un terme à un dévouement sans borne pour une noble cause. (photo RL)

Faute de repreneur à la tête de l’association Les Bouchons d’amour, le local situé dans les anciens abattoirs de Jarny ferme ses portes sur une aventure avant tout humaine. Un camion est venu récupérer les dernières capsules de plastique.

«Merci de ne plus déposer de bouchons aux abords des anciens abattoirs de Jarny.» L’affiche apposée sur les grilles sonne en effet la fin de la collecte sur le secteur, à moins qu’une âme dévouée reprenne la responsabilité de l’association des Bouchons d’amour dans le Jarnisy.

Une histoire de copains

Astrid Covalcique, elle, tire sa révérence après une vingtaine d’années de bons et loyaux services. Un dévouement sans borne qu’elle a partagé avec Gilbert, son époux décédé l’an dernier, Marie-France et Michel, entre autres fidèles. «L’équipe de Bigarchons était notamment constituée d’anciens mineurs, des amis de mon mari auxquels se sont jointes quelques personnes du club de marche de Montois», souligne non sans émotion Astrid.

Pour Claude Morizet, longtemps la cheville ouvrière avec son épouse pour le secteur de Jarny, une page se tourne avec le dernier chargement le 27 août, et le seul de l’année 2020, en raison de la crise sanitaire. Pour cette même raison d’ailleurs, la Belgique n’accepte plus la marchandise et c’est à Langres (Haute-Marne) qu’elle a été expédiée pour transformation.

Plus aucun point de collecte dans le secteur

Selon la volonté de son fondateur, Jean-Marie Bigard, les Bouchons d’amour ont pour vocation d’apporter une aide à des personnes en situation de handicap. La cause est noble, elle peut être poursuivie sur le secteur à condition que des personnes veuillent reprendre le flambeau de cette démarche solidaire. Celles-ci peuvent se manifester auprès de Christian Meyer, responsable départemental (Tél. : 0033 670 968 796). Car en l’état, « il n’y aurait plus de point de collecte sur le secteur… Ce serait soit Longuyon, soit Nancy ! J’image mal les gens faire tous ces kilomètres », alerte-t-il.

Quant à Astrid Covalcique, bien incapable d’estimer la quantité astronomique de bouchons triés, sa vie se déclinera désormais dans le Doubs auprès d’une de ses filles.

Le R. L.