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Interpellés en Moselle, des « antivax » seront jugés pour harcèlement en ligne


Ils seront jugés à une date ultérieure pour harcèlement moral par un service de communication en ligne (Photo : RL)

Deux hommes et six femmes, soupçonnés d’appartenir à un groupe structuré de harceleurs en ligne de mouvance antivaccins, ont été interpellés mardi en Moselle, dans le Rhône, la Seine-et-Marne, les Hauts-de-Seine et le Finistère et seront jugés à une date ultérieure, a annoncé le parquet de Paris.

Ils comparaîtront pour harcèlement moral par un service de communication en ligne, a indiqué le parquet de Paris. Le coup de filet, coordonné par l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité (OCLCH), a visé des membres du groupe d’origine italienne « ViVi » ou « V_V », soupçonnés d’avoir harcelé de façon concertée et en ligne en 2021 trois personnes dont deux élus.

Les deux hommes de 45 et 54 ans et six femmes âgées de 40 à 52 ans ont été placés en garde à vue dans le cadre d’investigations menées depuis le printemps par le pôle national de lutte contre la haine en ligne. La justice leur reproche d’avoir harcelé de façon concerté trois personnes – deux élus et un médecin – entre le printemps et la fin de l’été 2021. Une neuvième personne a également été interpellée, mais laissée libre sans poursuite à ce stade.

Le nom du mouvement « V_V » viendrait du verbe italien « vivere » (« vivre ») et son logo, un double V rouge au centre d’un cercle, détourne celui de la BD devenue film, « V pour Vendetta ». Les membres, qui se décrivent comme des « guerriers », mettent en avant dans leurs profils numériques le masque de Guy Fawkes, un personnage tiré de l’oeuvre, popularisé depuis par les hackers d’Anonymous et devenu emblème de la défense des libertés.

En décembre, le directeur des enquêtes sur les menaces émergentes de Facebook, Mike Dvilyanski, avait expliqué que les membres de ce groupe se coordonnaient notamment via la messagerie Telegram. Les volontaires avaient accès à des listes de personnes à cibler et à des « formations » pour échapper à la détection automatique du géant américain.

Sur les réseaux, leur tactique consistait notamment à laisser des commentaires sous les messages des personnes visées, plutôt que de poster des contenus. Pour passer au travers de la détection automatique de Facebook, ils utilisaient des orthographes légèrement modifiées comme « vaxcinati » au lieu de « vaccinati », pour dire « les personnes vaccinées » en italien.

Sous des publications d’institutions, d’élus ou d’articles de presse, on peut ainsi voir apparaître des dizaines de messages parfois parfaitement identiques, publiés dans un laps de temps court.

Ils dénoncent un « chantage vaccinal », « le véritable virus (qui) est le gouvernement et le système qui tuent les personnes et détruisent la société » et disent « stop à la suppression des droits ». Le harcèlement, lorsqu’il est commis en ligne ou via un support numérique, est puni de deux ans de prison et 30.000 euros d’amende.