Le chanteur Bilal Hassani avait annoncé un concert dans une ancienne église de Metz, en avril 2023, avant d’y renoncer après avoir subi une vague de haine.
Quatre hommes ont été condamnés ce mercredi à Paris à des amendes pour provocation à la haine et injures publiques à l’encontre du chanteur Bilal Hassani qui avait annoncé se produire en concert dans une ancienne église de Metz en avril 2023, avant finalement d’y renoncer.
Cinq hommes jugés
Au total, cinq hommes ont été jugés dans ce dossier en novembre devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris.
Un blogueur a été jugé coupable de provocation publique à la haine ou la violence en raison de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre, et condamné à 60 jours-amende de 50 euros chacun, soit à 3 000 euros. Un autre, aussi poursuivi pour provocation publique aggravée, a écopé d’une amende de 1 500 avec sursis et devra suivre un stage de citoyenneté de cinq jours. Deux autres hommes, jugés coupables d’injure publique, ont eux été condamnés à 1 000 euros d’amende avec sursis. Le dernier prévenu a pour sa part été relaxé pour des raisons procédurales. Les quatre hommes condamnés devront également verser entre 400 et 800 euros à l’artiste au titre des dommages et intérêts.
« Nous sommes très contents qu’une culpabilité ait été reconnue, c’est un symbole très important », a déclaré Me Clara Steg, avocate de Bilal Hassani. « Le tribunal a très bien compris qu’on n’était pas dans le cadre de la liberté d’expression mais dans celui d’appels à la haine », a-t-elle ajouté, soulignant que cette affaire avait eu un « retentissement psychologique très important » sur Bilal Hassani.
Les faits reprochés remontent à avril 2023, alors que le chanteur, porte-drapeau revendiqué de la communauté LGBT, devait se produire en concert dans une ancienne église de Metz, la basilique Saint-Pierre-Aux-Nonnains, désacralisée depuis 500 ans.
Vague de haine
Cette annonce avait suscité une vague de haine, notamment sur les réseaux sociaux. Sur X, un des prévenus avait notamment appelé « cette bande de dégénérés » à « laisser nos églises tranquilles » tandis qu’un autre préconisait de « les brûler ». Un autre encore avait traité l’artiste de « travelo marocain » et disait l’imaginer « se faire lapider ». Dans une vidéo publiée sur YouTube, un autre prévenu appelait « à des comportements violents », selon le parquet. Opposé à ce concert, le collectif Lorraine Catholique avait hurlé à la « profanation », en pleine semaine sainte, dans un message sur son blog. Soutenu par Civitas, il avait appelé à une prière de réparation avant le concert, devant l’ancienne église.
Face à ces menaces, Live Nation, producteur de la tournée de Bilal Hassani, avait décidé d’annuler le spectacle prévu le 5 avril 2023. Le 28 avril, le chanteur avait déposé plainte auprès du procureur de Metz.