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Indonésie : le Lorrain Serge Atlaoui ne sera pas exécuté en 2016


Serge Atlaoui est détenu dans l’île-prison de Nusamkambangan. (photo AFP)

L’Indonésie n’exécutera pas d’Européen cette année a indiqué mercredi le procureur général indonésien. Sabine Atlaoui, qui vient d’arriver en Indonésie, s’est dite « soulagée » par cette annonce « rassurante ».

C’est un sursis. Pas la fin de l’histoire. Mercredi, le procureur général indonésien H.M. Prasetyo, a annoncé que son pays n’exécuterait pas d’européens en 2016. Précisant ses premières déclarations à la presse effectuées il y a quarante-huit heures, il a révélé la nationalité des deux seuls détenus étrangers qui seraient passés par les armes cette année. Il s’agit d’un Nigérian et d’un Zimbabwéen.

Cette annonce confirme que les étrangers condamnés à mort pour trafic de drogue bénéficient donc d’un sursis pour 2016, dont le Lorrain Serge Atlaoui qui en avait déjà obtenu un, in extremis, en mai 2015. « C’est un soulagement, cela nous rassure mais notre combat n’est pas terminé pour autant. Et puis je ne peux pas me réjouir alors que les proches des autres exécutés vont souffrir », a réagi par téléphone tard mercredi soir Sabine Atlaoui, qui vient d’arriver en Indonésie.

« C’est vraiment un double sentiment que je ressens. Car cela n’enlève rien au fait qu’il y aura toujours des exécutions ici. Bon il faut évidemment se satisfaire de ces quelques mois de répit mais Serge n’est pas protégé dans le couloir de la mort. Notre combat, je le rappelle, est qu’il obtienne justice ».

« Que je suis heureux que vous soyez là »

Elle s’était rendu lundi dans l’île-prison de Nusamkambangan, alors que l’incertitude planait encore sur le sort de son mari qui ignorait encore s’il serait concerné ou pas par la 3e vague d’exécutions. « Vous ne pouvez pas savoir combien je suis heureux que vous soyez là », a déclaré le Lorrain à sa femme et son fils de cinq ans, qu’il n’avait plus vus depuis un an.

L’épouse du Lorrain était rentrée en France en juillet 2015 à l’issue d’une mobilisation en France et dans le monde pour sauver Serge Atlaoui. Un an plus tard, elle redoutait de revivre des heures sombres entre Jakarta et Cilacap, le port qui fait face à l’île-prison où est détenu son mari.

« Officieusement, ces derniers mois, j’avais des informations concordantes qui disaient que Serge serait épargné cette année, mais je ne suis jamais tranquille. Il y a eu tellement de revirements, de sursis, de déclarations que l’on ne peut pas être totalement apaisée. Là, je redoutais de revivre l’atmosphère, la pression particulière de la troisième vague d’exécutions. Même sans être directement menacée, j’avais peur de revivre toute la séquence de 2015, qui avait été si dure », explique la Lorraine, au milieu de la nuit indonésienne en raison du décalage horaire.

Ces derniers mois, elle avait repris le cours de sa vie en France et poursuivit le lent travail diplomatico-juridique en cours depuis l’arrestation du Lorrain en 2005. Condamné à mort en 2007, il est dans le couloir de la mort depuis maintenant neuf ans. En 2015, le ministre des affaires étrangères Laurent Fabius, avait fait valoir, avec le soutien du président François Hollande, que le Français n’avait pas encore épuisé ses recours en droit. Cette pression lui avait permis de sortir de la seconde liste d’exécutions quatre jours avant que huit trafiquants de drogue, dont les Australiens Chan et Sukumaran, ne soient fusillés sur l’île-prison de Nusakambangan.

Alain Morvan (Le Républicain lorrain)

Un commentaire

  1. Chouette pays, j’y irai certainement en vacances….