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Incidents à Saverne entre des Turcs et des marcheurs kurdes partis du Luxembourg


Chaque année depuis 18 ans, les Kurdes d'Europe se réunissent à Strasbourg pour réclamer un statut pour le Kurdistan, et la libération de leur leader historique Abdullah Ocalan. (photo archives AFP)

Des incidents et des violences ont opposé jeudi des membres des communautés turque et kurde, en marge des préparatifs du grand rassemblement annuel des Kurdes d’Europe samedi à Strasbourg, dans l’est de la France.

Deux Turcs ont été agressés et frappés à coups de bâton jeudi matin à Saverne par plusieurs membres d’un groupe d’une centaine de militants pro-kurdes partis du Luxembourg le 1er février pour rallier Strasbourg en marchant, a indiqué la gendarmerie française.

Les deux Turcs, frappés parce qu’ils filmaient le cortège avec leur téléphone portable, ont été hospitalisés. Deux de leurs agresseurs ont été identifiés et interpellés, ont précisé les gendarmes.

Mardi, le groupe de marcheurs avait été pris à partie par des membres de la communauté turque à Sarre-Union, à 80 km de Saverne. Une vingtaine de gendarmes se sont interposés et ont interdit les accès à la salle où étaient hébergés les marcheurs. Des renforts ont été envoyés pour éviter des affrontements entre les deux communautés.

Le maire de droite de Sarre-Union, Marc Séné, a annoncé son intention de porter plainte contre l’association organisatrice de la marche après ces incidents.

Chaque année depuis 18 ans, les Kurdes d’Europe se réunissent à Strasbourg pour réclamer un statut pour le Kurdistan, et la libération de leur leader historique Abdullah Ocalan. Capturé le 15 février 1999 à Nairobi, il a été remis aux autorités turques, condamné à la prison à perpétuité et incarcéré sur l’île d’Imrali.

Plus de 15.000 personnes ont participé au rassemblement de février 2016. Le défilé, encadré par un important service d’ordre assuré par la communauté kurde, sera cette année sous protection policière pour éviter tout affrontement avec la communauté turque, sur fond de regain de tension en Turquie entre le pouvoir et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré comme une organisation terroriste en Europe.

Le sud-est de la Turquie est ensanglanté par des combats quotidiens entre le PKK et les forces de sécurité depuis la rupture, à l’été 2015, d’un fragile cessez-le-feu, qui a sonné le glas du processus de paix visant à mettre un terme au conflit qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984. Le consul général de Turquie à Strasbourg a demandé l’annulation du rassemblement, dénoncé comme une manifestation de soutien à une organisation terroriste.

Le Quotidien / AFP