Cet automne 2025, alors que le marché immobilier du neuf est quasiment à l’arrêt, certaines opérations dans la capitale mosellane affiche des prix à plus de 4000 euros le m2.

Il y a dix ans, les premiers appartements construits sur le socle de Muse, quartier Amphithéâtre, sont partis « comme des petits pains » entre 3 500 et 4 000 euros/m². « On était en première ligne du Centre Pompidou et il n’y avait pas de stock de produits neufs sur le marché », analysait Cédric Lavaud, DG de Sorec et administrateur à la Fnaim. En 2019, les T5 en attique de la Manufacture des Tabacs proposés par Bouygues Immobilier s’étaient vendus sur plan entre 3 800 et 4 600 euros/m². Parmi les plus chers, il y avait ce bien de 124 m² avec terrasse avec vue sur la Moselle. Au même moment, les rumeurs disaient qu’il se vendait des biens à plus de 8 000 euros/m² à Cœur Impérial, ce quartier construit sur les vestiges de l’hôpital Bon Secours. En réalité, les prix du haut de gamme tournaient plutôt autour des 4 000 euros/m². Ces biens restaient des « produits exceptionnels qui ne souffraient d’aucune concurrence », expliquait alors le PDG Thierry Benedic.

Aujourd’hui, alors que le marché est ralenti par la crise du logement et que le neuf est quasiment à l’arrêt, les appartements très haut de gamme n’ont pas disparu de l’équation. Au contraire, dans ce climat général un peu atone, ils brillent d’autant plus que leurs prix se sont envolés. C’est ainsi que la résidence Eden, un programme neuf réalisé par Immoclaire, affiche le prix du dernier bien à vendre : il s’agit d’un appartement de 5 pièces de 158 m² avec une belle terrasse, proposé à 960 000 euros, soit 6 076 euros/m². Un prix rare à Metz qui a fait sursauter la conseillère municipale Charlotte Picard. Dans un post sur Facebook, l’élue PS a réagi : «C’est presque deux fois le prix de l’ancien luxueux au m² à Metz !» Pour elle, fixer ces montants qui survolent les prix du marché, c’est se ficher «de l’impossible accession à la propriété du plus grand nombre. On n’est ni au Luxembourg ni à Paris» où les prix moyens d’un bien immobilier au m² sont respectivement 8 400 euros/m² et plus de 9 000 euros/m².

Le profil des acquéreurs à la résidence Eden concerne effectivement des familles aisées « qui vendent leur maison pour profiter d’appartements aux grandes surfaces et aux prestations haut de gamme en ville. Il s’agit d’un bien unique à Metz. Il n’y aura plus de neuf ces 40 prochaines années en hypercentre », justifie le promoteur Grégory Bigel. D’ailleurs, il y a plus cher dans l’ancien rénové au centre-ville de Metz. À l’angle de la rue François-de-Curel et de la place Saint-Thiébault, Vinci Immobilier rénove un immeuble haussmanien et met en vente des T2 entre 47 et 53 m² à près de 7 000 euros/m² (loi Marlraux). Le programme Printemps sur Cour, rue Serpenoise, réalisé par Bouygues Immobilier qui rénove à neuf les immeubles de l’ex-Printemps propose sur plan des appartements à plus de 7 000 euros/m². Parmi eux, des villas-appartements de type T5 autour de 1 million d’euros, comme cet appartement de 128 m² avec vue imprenable sur la ville à 7 900 euros/m² !

Du côté du Cœur Impérial, la commercialisation de la résidence Impératrice du cabinet Benedic – des maisons de ville et des appartements – se fait entre 3 000 euros et 5 000 euros/m². Quant aux appartements en première ligne face à Pompidou, certains se revendent désormais à plus de 5 000 euros le m²! C’est le cas pour ce F4 duplex de 84 m² en vente à 445 000 euros, soit 5 300 euros/m²! Et puis, quartier Amphithéâtre, face à la Maison Heler, une autre pépite. Aux deux derniers étages de l’immeuble Sérénissime, le promoteur Claude Rizzon vend son penthouse duplex de 8 pièces de 246 m², avec autant de surface en terrasse offrant une vue panoramique sur toute la ville. Son prix : 948 000 euros, soit 3 853 euros/m². À comparer, ce n’est pas si cher après tout !