Pascal et Isabelle Rodondi ont ouvert en 2010 un petit restaurant à Hunting. Pour faire connaître le Café Flamm, des panneaux ont été installés sur les routes départementales. La loi Grenelle 2 les oblige à les retirer.
« On est écœuré. On risque de perdre 30 % de notre clientèle. » Pascal et Isabelle Rodondi sont à la tête du Café flamm de Hunting depuis 2010. Ensemble, ils ont décidé de reprendre le bistrot familial et d’y proposer de la restauration. Un défi pour Pascal qui n’était pas du métier mais aussi pour attirer la clientèle dans un village charmant mais pas vraiment touristique. Mais grâce au bouche-à-oreille et aux réseaux sociaux, le petit établissement a su séduire les gourmands.
« Ils viennent du secteur mais aussi de Thionville et parfois de plus loin comme en témoigne notre livre d’or. On a eu des Australiens, des Asiatiques, des Brésiliens », s’étonne Pascal qui reconnaît humblement que, seule, la réputation de sa cuisine n’est pas capable d’attirer les foules.
« Nous avons installé trois panneaux publicitaires sur les routes départementales pour nous faire connaître, précise Isabelle. Et ça marche. Lorsqu’on demande aux clients comment ils nous ont connus, la plupart précisent avoir vu le panneau en chemin. » Une installation qui leur a coûté 3 000 € mais qui risque aujourd’hui de faire couler l’affaire. En cause ? La loi Grenelle 2, votée par le Parlement en 2010. Entrée en vigueur en 2012, elle pointe du doigt les panneaux publicitaires annonçant un service dans les communes de moins de 10 000 habitants.
« La Direction départementale des territoires nous a adressé un courrier en septembre 2016 nous demandant de les retirer pour nuisances visuelles. On a reçu le 27 janvier un arrêté. Nous avions quinze jours pour nous exécuter. Depuis nous sommes donc en infraction. Mais si on accepte d’enlever nos panneaux, on va perdre un tiers de notre chiffre d’affaires. À terme, on devra mettre la clé sous la porte. »
En infraction depuis plus d’un mois
Le cas du Café Flamm de Hunting n’est pas isolé. Tous les restaurateurs et les hôteliers sont concernés. D’ailleurs, Alexandre Keff du Domaine de la Klauss de Montenach a été contraint de retirer son panneau situé à Petite-Hettange. « Pour lui l’enjeu est différent , estime Pascal Rodondi. Son établissement est souvent complet. Mais pour nous, surtout en juillet-août, ce serait un manque à gagner. Sans ces panneaux, les automobilistes passeront leur chemin. »
Les époux refusent de s’avouer vaincus. Ils ont lancé une pétition et adressé des courriers aux élus. « Nous entendons sans cesse parler de la désertification des villages. Nous, ce qu’on souhaite c’est qu’on nous laisse travailler en paix. On a beaucoup investi dans cette affaire et on a encore des projets. »
Les franzousen….. incroyables . Pas étonnant