Un policier de 43 ans a été condamné mardi à 20 mois de prison, dont 8 ferme, par le tribunal correctionnel de Thionville, pour avoir notamment divulgué des informations sensibles à des malfaiteurs en vue de cambriolages.
Il lui reste environ 3 mois de prison ferme à purger, comme il était en détention provisoire depuis début octobre pour non-respect de conditions de son placement sous contrôle judiciaire après sa mise en examen en avril dernier. « C’est quelqu’un qui s’est laissé prendre malgré lui dans un engrenage où il n’aurait pas dû mettre le petit doigt », a déclaré son avocat, Me Marc Monosson, à l’issue du jugement.
Ce brigadier-chef, au casier judiciaire vierge jusqu’alors, n’avait pas touché d’argent en échange de ses informations, qui par ailleurs s’étaient révélées « totalement bidon », a souligné l’avocat. Deux malfrats avec lesquels il était en contact, mais qui n’avaient finalement pas concrétisé leurs plans de cambriolages sur ses indications, ont écopé de 14 et 18 mois de prison ferme, en incluant des révocations de sursis. Lors de son procès début mars, le policier ne s’était pas réellement expliqué sur son comportement, que son avocat a mis sur le compte de la « légèreté, de la faiblesse et de la bêtise ». Le parquet avait requis 2 ans ferme. Il a également été condamné pour avoir revendu illégalement des voitures et détourné des informations confidentielles sur des véhicules.
Le policier est également mis en cause dans une autre affaire pénale
C’est son téléphone portable qui l’a trahi, quand des collègues procédant à des écoutes téléphoniques dans le cadre d’une enquête sur des trafics à Thionville l’ont identifié. Le policier est également mis en cause dans une autre affaire pénale, portant sur des soupçons d’irrégularités de votes par procuration lors de la dernière élection municipale à Thionville, remportée par l’UMP Anne Grommerch, pour laquelle il militait. En octobre dernier Mme Grommerch avait confirmé s’être entretenue à plusieurs reprises avec lui durant la campagne. Mais leurs conversations téléphoniques n’avaient « rien d’anormal » selon l’élue, qui réfute fermement les accusations de fraude électorale portées par Bertrand Mertz, l’ancien maire PS de Thionville qui a échoué à se faire réélire.
Le policier également « dément catégoriquement » toute implication dans un quelconque trafic de votes par procuration, a rappelé Me Monosson. Le dossier est instruit par un juge d’instruction de Metz, qui a confié l’enquête à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) dans le cadre d’une commission rogatoire.
AFP