Un Woippycien de 42 ans s’était retranché dans son appartement, jeudi en début d’après-midi. L’homme avait menacé de tout faire sauter et de tuer tout fonctionnaire qui interviendrait. Il a été maîtrisé par le Raid vers 16h30.
«C’est le calme dans cette rue, d’ordinaire si fréquentée, qui m’a alerté », constate une riveraine de la rue Henry-de-Ladonchamps à Woippy. Jeudi, peu après midi, un homme a alerté les forces de l’ordre. Sur le 17, numéro d’urgence, il a expliqué qu’il s’était retranché dans son domicile avec des armes et des bidons d’essence. Il aurait également fait part de son intention de vouloir faire exploser son logement et de tuer tout fonctionnaire de police qui tenterait d’intervenir.
Une menace très vite prise au sérieux. Un périmètre de sécurité est bouclé par les policiers, nationaux et municipaux. Et ce, à plusieurs centaines de mètres en amont et en aval du 48 rue Henry-de-Ladonchamps où l’homme, âgé de 42 ans, s’est reclus dans son appartement, situé au premier étage d’un pavillon.
D’importants effectifs de sapeurs-pompiers sont également envoyés sur place. Non loin de là, les agents de GrDF procèdent au dégazage d’une conduite quatre bars et coupent ainsi l’alimentation de 860 foyers. « Il s’agit d’éviter que le forcené ne puisse ouvrir le gaz et faire sauter le quartier », explique un policier.
Unité d’élite
Inquiets, les riverains s’approchent du dispositif pour essayer de glaner quelques informations. Mais en vain… Rien ne fuite. « Il paraît qu’il y aurait un homme retranché dans une maison de la rue, indique ce sexagénaire qui se laisse aller à quelques supputations fantaisistes. Mais je ne vois pas qui ça peut être. On ne nous dit rien ! Enfin, ça doit être grave pour qu’il n’y ait plus une voiture dans la rue ! »
15h20 : un convoi d’une douzaine de policiers de l’antenne du Raid de Strasbourg arrive, toutes sirènes hurlantes, escorté par des motards du commissariat de Metz. Plusieurs véhicules banalisés déboulent en trombe. Encagoulés, les hommes s’équipent lourdement. Un chien, de type berger malinois, participe également à l’intervention. Vingt minutes à peine après leur arrivée, les hommes de cette unité d’élite s’élancent méthodiquement en colonne en direction du pavillon.
« Comme dans une série télé »
Tous les regards sont braqués sur eux. Le tronçon de rue est désert et bon nombre de riverains tentent vainement d’immortaliser la scène avec leur smartphone. « Ça fait bizarre de voir une scène pareille à Woippy, s’étonne une habitante. Ils sont impressionnants les hommes du Raid en noir avec leurs armes et leurs boucliers. On se croirait presque dans un épisode d’une série télé. L’un d’eux m’a demandé une gamelle d’eau pour son chien. »
16h30 : on aperçoit au loin les hommes du Raid qui quittent le pavillon, situé en retrait de la rue. Ils enlèvent leurs casques tout en restant encagoulés. La tension est moins palpable. « L’homme est maîtrisé, annonce un policier messin. Il n’y a eu ni blessé ni coup de feu. » David Arnould, âgé de 42 ans, s’est rendu, semble-t-il, alors qu’il était en pleine discussion avec le négociateur du Raid.
Menotté, il est discrètement placé dans un véhicule pour être conduit au commissariat de police de Metz. « Il va être placé en garde à vue pour menace de destruction volontaire par moyen dangereux et menace et violence sur agent de la force publique », précise Christian Mercuri, le procureur de la République.
Peu avant son interpellation, l’homme était sorti de son logement en tenant un pistolet « semblable à un colt de cow-boy », souligne le procureur. « Il y avait des munitions mais je ne suis pas sûr que l’arme soit en état de fonctionner. Lors de son interpellation, qui s’est faite sans difficulté particulière, l’homme était seul dans son logement et sans aucune autre arme.
Cette affaire interviendrait sur fond de différend conjugal. Pour l’heure, les policiers procèdent aux constatations dans le logement de l’intéressé. Reste à savoir si l’état de santé de l’homme est compatible avec une mesure de garde à vue. Il avait l’air en crise quand il a été interpellé et tenait des propos particuliers. » En début de soirée, David Arnould se trouvait toujours au commissariat. Il devrait prochainement être examiné par un psychiatre.
Delphine Dematte (Le Républicain lorrain)