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Homicide involontaire à Apach : 4 ans de prison ferme pour le conducteur alcoolisé


Le prévenu a été reconduit en prison à l’issue de l’audience. (Photo Le Républicain Lorrain /Julio Pelaez)

Le 29 mars dernier, le conducteur d’un véhicule percutait mortellement un piéton à Apach. Fortement alcoolisé, présentant des traces de cannabis et roulant à une vitesse excessive, il a été condamné à une peine de 4 ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Thionville.

Le 29 mars dernier, Mickaël Naninck quitte son travail en Moselle Nord et dépose un collègue chez lui. Mais avant de rentrer à son domicile, à Bascharage, au Grand-Duché, il s’arrête sur une aire de repos et extirpe de son coffre quatre bières de 33 cl, titrant à 9°, qu’il va consommer consciencieusement sur place. S’estimant largement en capacité de reprendre le volant, il pénètre pourtant à vive allure dans la commune d’Apach. Beaucoup trop vite.

Sur une zone protégée, à proximité de la mairie, et limitée à 30 km/h, il déboule à près de 70 km/h, comme le confirmeront les analyses des experts de la gendarmerie. Au même moment, Laurent Marson, un chauffeur-routier de 54 ans, domicilié à Rettel, traverse la chaussée pour aller chercher du pain au distributeur automatique. La voiture de Mickaël Naninck, 40 ans, le percute si violemment que le malheureux sera projeté à plus de 14 mètres. Victime d’un important traumatisme crânien et d’une section de la moelle épinière cervicale, Laurent Marson est hélas décédé sur place de ses blessures. Les examens toxicologiques pratiqués sur le conducteur devaient révéler une alcoolémie de 2,08 g/litre mais aussi des résultats positifs au cannabis.

Le physique hors normes de la victime

Présenté mardi devant le tribunal de grande instance de Thionville, Mickaël Naninck a reconnu l’ensemble des faits qui lui étaient reprochés, précisant juste qu’il n’avait pas fumé de cannabis ce jour-là, la dernière fois remontant à 14 jours selon lui. « Pourquoi avez-vous éprouvé l’impérieuse nécessité de boire ces bières avant de reprendre la route et ne pas plutôt avoir attendu de vous retrouver chez vous pour les consommer en toute tranquillité ? », le questionne la présidente Anne Rupp.

« J’ai des problèmes d’alcoolisme et je ne voulais pas que ma compagne remarque que j’avais replongé », lui répond le prévenu, jamais condamné jusqu’alors. « Vous rappelez-vous de la morphologie de l’homme que vous avez percuté ? », lui demande Me Louvel, l’avocat des parties civiles. À la suite de la réponse évasive du prévenu, le conseil de la famille de la victime, célibataire et sans enfant, la lui rappelle : « Il mesurait 1,91m pour 175 kilogrammes. C’est un physique hors normes et pourtant, vous ne l’avez pas vu. Ma conviction est que vous deviez rouler encore plus vite que les 67 km/h retenus pour que vous puissiez projeter un tel gabarit à plus de 14 mètres… »

Christelle Dumont, procureur de la République de Thionville, ne minimisera pas pour sa part la présence de cannabis dans les analyses du prévenu. « Leurs taux montrent que vous êtes un consommateur régulier. Je veux bien entendre que vous ayez des problèmes de dépendances mais pas que vous preniez le volant après avoir consommé. Pour moi, le débat s’arrête là. »

Et de requérir une peine de 5 ans d’emprisonnement dont 2 avec sursis. Le tribunal ira au-delà, condamnant le conducteur à 4 ans de prison ferme, avec maintien en détention.

Olivier Menu/Le Républicain Lorrain