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Hettange-Grande : des pompes funèbres accusées d’escroquerie


Certaines victimes ont le sentiment d'avoir signé des montants dans la précipitation, sans bénéficier de la réflexion. (illustration RL)

Une entreprise de pompes funèbres de Hettange-Grande est accusée d’escroquerie, de pratique commerciale douteuse et de démarchage irrégulier.

Ce n’est pas un commerçant tout à fait comme les autres. «Vous intervenez dans un contexte émotionnel chargé», insiste le vice-procureur de Thionville, Régine Gudefin. Le patron des pompes funèbres Pirus était convoqué lundi devant le tribunal correctionnel de Thionville pour escroquerie, pratique commerciale douteuse, démarchage irrégulier.

Tout démarre en mars 2015 à Hettange-Grande. Le maire élu quelques mois plus tôt dépose plainte. À cette époque, un arrêté stipule que la municipalité a la main sur la facturation des caveaux. Or le service d’état civil pointe des irrégularités. Des caveaux n’auraient pas été payés en mairie. Des administrés auraient été doublement facturés.

«La mairie d’Hettange-Grande avait des usages uniques au sein de son cimetière», déplore l’avocate des pompes funèbres, Me Le Menn-Meyer. Elle s’appuie sur la fin du monopole funéraire légalisé en 1998. Son client, Jean-Jacques Pirus, évoque lui des arrangements, des accords verbaux passés avec l’ancienne municipalité pour faciliter le travail, palier les besoins et répondre aux demandes «urgentes».

Sept victimes

Le professionnel mis en cause conteste l’escroquerie et se défend aussi de toute pratique commerciale douteuse. Il estime que ses devis et ses bons de commande étaient suffisamment précis. «Quand vous achetez une voiture, on ne vous détaille pas tout», compare-t-il. «Est-ce vraiment urgent pour une personne née en 1928 de choisir la pierre tombale le jour du décès de sa femme ?», rétorque la présidente du tribunal. Certaines victimes ont le sentiment d’avoir signé des montants dans la précipitation, sans bénéficier de la réflexion. Les factures, parfois manuscrites, ont même pu être validées à la maison. Pourtant, la loi l’interdit. «On est dans l’artisanat, dans la relation de confiance», défend l’avocate de la société Pirus.

Au final, entre 2012 et 2015, l’enquête retient sept victimes dans cette affaire. Les enfants de deux familles se constituent parties civiles, contestant le prix de la convention obsèques souscrite, à domicile, par leurs parents âgés.

Le vice-procureur de la République requiert 5 000 euros d’amende contre Jean-Jacques Pirus ainsi que 10 000 euros contre l’entreprise familiale. «Il y a des imperfections mais il n’y a pas d’infractions caractérisées», retient l’avocate du prévenu qui plaide la relaxe. Le tribunal rendra sa décision le 28 janvier.

Frédérique Thisse (Le Républicain lorrain)

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