Le groupe indien Tata Steel a lancé la restructuration de ses activités de produits longs en Europe, dont le site le plus rentable se trouve à Hayange, sans attendre la conclusion de pourparlers pour les vendre au financier américain Gary Klesch, a indiqué jeudi un dirigeant du groupe.
« Nous lancerons à la fin du mois la restructuration de nos activités aciers longs (…), avec des objectifs de recherche d’équilibre financier », a affirmé le président de Tata Steel France, Gérard Glas.
Le groupe sidérurgique avait annoncé en octobre des négociations exclusives avec M. Klesch pour lui vendre ses activités de produits longs en Europe, dont Hayange, spécialisé dans les rails de chemin de fer et qui emploie 500 personnes.
Le nom du financier américain avait suscité un certain émoi auprès des salariés et de l’Etat, le repreneur potentiel ayant racheté le pôle vinylique du groupe chimique Arkema, Kem One, pour un euro symbolique en juillet 2012, et l’avoir conduit au redressement judiciaire en quelques mois.
La vente des aciers longs à M. Klesch, qui aurait dû être bouclée en juin, n’a toujours pas abouti et le groupe indien a pris la décision de prendre en charge lui-même la lourde restructuration de son activité avant de la céder.
Les négociations entre Tata Steel et M. Klesch pourraient se heurter au décret sur les investissements étrangers en France (IEF), plus connu sous le nom de décret Alstom ou Montebourg, l’ancien ministre de l’Economie ayant élargi sa portée il y a un an pour englober les activités énergétiques convoitées par General Electric (GE).
« Tata Steel est un fournisseur critique de la filière ferroviaire française et tombe donc sous le coup du décret IEF », affirme un connaisseur du dossier.
AFP