Appelés aux urnes hier pour un référendum local décidé par la municipalité FN, les Hayangeois ont dit non à la réhabilitation de la salle de spectacles Le Molitor. La participation atteint 13,84 %, soit 1 693 électeurs.
En partie condamné et transformé en salle des fêtes dans les années quatre-vingt, le théâtre Molitor reste un lieu emblématique pour toute une partie de la population hayangeoise. Au gré des promesses électorales, la dernière campagne municipale a réveillé un vieux débat sur la possibilité de réhabiliter les lieux.
Un projet que le maire FN, Fabien Engelmann, a décidé de soumettre à un référendum local. Une votation citoyenne inédite dans la commune « et dans toutes les villes de France gérées par le Front national », plastronne l’élu.
La question posée aux électeurs était simple : « Approuvez-vous la dépense d’un montant de 4 896 000 € liée au projet de réhabilitation de la salle Le Molitor ? » Le non l’emporte largement, avec 68,62 %. 1 693 électeurs sur les 12 226 inscrits, soit une participation de 13,84 %, se sont déplacés. « J’espérais dépasser la barre des 10 % », glisse Fabien Engelmann, qui s’est dit ravi. « En même temps, il était difficile de faire pire que le référendum régional sur la gare TGV de Vandières, pour lequel seulement 3 % des Hayangeois s’étaient déplacés », persifle-t-il.
L’élu en profite au passage pour faire taire certains de ses opposants : « D’aucuns criaient à une mascarade politique, à un simulacre de démocratie : je leur réponds que le but de ce référendum n’est pas de se défausser ou de bloquer les investissements, mais simplement de placer la population au centre des décisions. »
Fabien Engelmann, qui a refusé de donner son propre choix de vote hier, a d’emblée embrayé sur les futurs projets de sa majorité municipale : « Ce non est un oui à la redynamisation et à la modernisation du centre-ville, avec les transformations de deux places et la modernisation du cinéma Le Palace. » Rien n’a encore été chiffré.
Il en est de même du coût total du référendum – « environ 10 000 € » selon le maire, qui assume : « C’est le prix de la démocratie. »
M. S. (Le Républicain Lorrain)