Le fondateur de Générations, Benoît Hamon, et l’eurodéputé Édouard Martin ont exhorté jeudi l’État à faire respecter l’accord signé avec ArcelorMittal en 2012 qui prévoyait le redémarrage des hauts fourneaux à Hayange (Moselle) en cas de reprise du marché de l’acier.
« Le marché de l’acier a retrouvé la vitalité qui justifie qu’on mette en œuvre l’accord passé entre l’État et ArcelorMittal », a estimé Benoît Hamon lors d’une conférence de presse avec l’ancien syndicaliste CFDT près des deux hauts fourneaux arrêtés depuis 2013.
L’annonce de l’arrêt par le groupe sidérurgique, qui avait pesé sur les premiers mois du quinquennat Hollande, avait conduit à l’élaboration en 2012 d’un accord prévoyant le maintien des emplois, la poursuite des investissements sur le site et une décision sur un éventuel redémarrage des hauts fourneaux après une période d’observation de six ans.
ArcelorMittal, qui a respecté les deux premiers engagements, a annoncé en décembre 2018 l’arrêt définitif de la production d’acier liquide sur le site mosellan pour des raisons de compétitivité. « On demande à l’État : ‘Vous avez signé, cette signature vous engage, dites-nous si oui ou non vous comptez la faire respecter' », a exhorté Édouard Martin, promettant d’engager une procédure judiciaire « si l’État valide la décision de Mittal ».
«On importe de l’acier « dégueulasse »»
Les deux hommes ont rappelé que la relance des installations permettrait de produire deux millions de tonnes « d’acier propre » et de créer mille emplois directs. « L’Europe est en déficit de production par rapport aux besoins du marché et importe 27 millions de tonnes d’acier », a souligné l’eurodéputé. « Aujourd’hui, on importe de l’acier ‘dégueulasse’, dans des conditions climatiques et écologiques ‘dégueulasses’, du Brésil et de la Chine », a insisté Benoît Hamon.
Il a rappelé que, dans sa tribune sur l’Europe diffusée lundi, Emmanuel Macron avait « proposé qu’on ait des protections de l’économie européenne aux frontières de l’Europe ». « Ford, Ascoval, les Fonderies du Poitou, le cycle de fermetures d’usines est en train de reprendre. On a la possibilité ici, que l’industrie rime à nouveau avec création d’emplois », a-t-il ajouté. Lundi, le leader de Générations avait plaidé pour la « nationalisation temporaire » de l’usine Ford de Blanquefort (Gironde), sur le point de fermer, où il s’était rendu.
AFP/LQ/RL