Lors d’un CSE extraordinaire qui s’est tenu mardi matin, les directions de Smart et de Daimler ont confirmé qu’Ineos a accepté les termes du contrat de vente de l’usine Smart à Hambach. 1 314 emplois seraient maintenus jusqu’en 2024. Les syndicats, eux, veulent préserver les 1 600 emplois du site.
Préserver l’emploi. Tel est le credo des syndicats de l’usine Smart de Hambach qui est en passe d’être rachetée par Ineos Automotive, le groupe du milliardaire Jim Ratcliffe. Mardi matin, les délégués du personnel ont rencontré la direction de Daimler et de Smart lors d’un comité social et économique extraordinaire. Ils attendaient des dirigeants des chiffres précis sur les besoins en personnel d’Ineos pour la production du futur 4X4 Grenadier à Smartville.
Inquiétude des syndicats
À la sortie de la réunion, les représentants syndicaux affichaient une certaine inquiétude. 1 314 emplois pourraient être pérennisés à Smartville après l’éventuel rachat d’Ineos. Mais jusqu’à quand puisque la smart électrique ne sera fabriquée que jusqu’en avril 2024 ? Un projet qui limiterait la casse s’il aboutit. Pour compenser la perte d’emplois, Daimler a confirmé qu’il fera produire la face avant de deux de ses nouveaux modèles (SUV) à Hambach. « En fait, Smartville va devenir un des fournisseurs de Mercedes pour le site de Rastatt », note Mario Mutzette (CFE-CGC).
« Cette activité ne représenterait qu’une soixantaine d’emplois supplémentaires en plus de ceux d’Ineos », relève Emmanuel Benner (CFTC). Pour Jean-Luc Bielitz (CGT), « Daimler fait des projections théoriques en termes d’effectif qui, en 2024, pourraient ne pas être maintenues. Un second document nous a été présenté. Il fait état d’un projet d’effectif pour Ineos de 700 salariés sur le site à l’horizon 2024 ».
« Nous devrions avoir des chiffres plus précis prochainement, la question étant de savoir ce que deviennent les gens qui seront en attente de la production du 4X4 Grenadier. Iront-ils à Rastatt en Allemagne sur un site Mercedes en sachant que c’est basé sur le volontariat ? », s’interroge Patrick Hoskowicz (CFDT).
Accord sur les termes du contrat de vente
Lors du CSE, la direction de Daimler a également confirmé qu’Ineos accepte les termes du contrat de vente… mais qu’elle ne signera pas tant que la consultation avec les syndicats n’est pas terminée, et tant que les travaux actuels qui, au départ, étaient prévus pour la chaîne de production de deux nouveaux modèles Mercedes, ne seront pas achevés. Pour ce projet, le constructeur automobile allemand mènera à terme les 500 millions d’euros engagés sur le site. La direction a également confirmé qu’une cinquantaine de salariés devrait aller à Graz en Autriche, fin septembre, pour prendre connaissance du mode de fabrication du Grenadier.
Alors que Daimler a annoncé récemment plusieurs fermetures d’usines notamment au Mexique, au Brésil et en Afrique du Sud (30 000 emplois supprimés dans le monde), la reprise de Smart par Ineos se présente désormais comme une réelle bouée de sauvetage économique inespérée pour la Moselle-Est.
Claude Di Giacomo (Républicain Lorrain)