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Hagondange : si NovAsco flanchait, quelle serait l’ampleur des dégâts ?


Casse sociale sous-estimée, gâchis d’argent public, faux discours écolos : les syndicats dénoncent les angles morts du dossier NovAsco Hagondange.

Le ton monte, à l’usine d’acier automobile d’Hagondange. Aucun repreneur n’a cherché à visiter le site, depuis le redressement judiciaire du 11 août.

Où est cette France passionnée par « la mère de toutes les industries », l’acier ? Union sacrée, mercredi 27 août, à l’usine NovAsco d’Hagondange. On déplore une lutte qui manque de visibilité chez les politiques nationaux. Avant la manifestation citoyenne, jeudi 4 septembre (10 h à l’usine), les syndicats avertissent : si Hagondange (Moselle) ferme, un écosystème trinquera.

1. Naufrage sur l’emploi

450 emplois directs menacés ? C’est le chiffre avancé depuis le redressement judiciaire, mi-août. «Sans compter les sous-traitants et les fournisseurs dans une relation de dépendance», note Yann Amadoro (CGT). «Quand une usine ferme, on estime qu’il faut multiplier la casse sociale par trois, ajoute Christophe Jacquemin (CGT Gandrange). La sidérurgie c’est l’industrie lourde, Il faut multiplier par 4 ou 5.» Exemple de postes menacés : les entreprises qui traitent le laitier (résidu d’acier), les maintenances spécifiques, les chauffeurs de poids lourd, etc. Quant aux clients dépendants, donnons l’exemple d’un constructeur de crémaillère de direction (barre sous le volant d’une voiture) qui consomme en large partie de l’acier d’Hagondange.

2. Acier décarboné : y croire pour de bon

L’aciérie d’Hagondange est vieillissante, mais elle fonctionne avec des fours électriques. «Ils sont quatre fois moins polluants que des hauts-fourneaux», notent les syndicats. Ces fours sont alimentés avec une matière recyclable à portée de main, la «mitraille», tout ce fer dans nos produits usagers, et non en minerais du bout du monde. «L’État doit arrêter de tenir un discours contradictoire sur l’écologie, tance Aline Leroux, secrétaire générale de la CGT-Moselle. L’industrie de l’avenir, c’est un site comme Hagondange !»

3. Gâchis d’argent public

Kevin Baroth (CFDT), rappelle que le plan de modernisation de l’usine, lancé l’été dernier, «portait sur un enjeu national, la défense.» Le fonds anglais Greybull, assisté par l’État français, devait construire une nouvelle ligne de coulée d’acier sous forme de lingot, un format indispensable pour laminer de l’acier d’armement (obus de canon). L’État a injecté des millions d’euros, Greybull s’est défilé. Résultat hallucinant : «Un pont roulant neuf à 12 millions d’euros, financé par l’État, dort dans un entrepôt», lâche Yann Amadoro. L’État a également payé «des études coûteuses et les premières opérations de génie civil» sur Hagondange. Si aucun repreneur ne se montre d’ici fin septembre, tout cet argent aura été gâché.

Hubert Gamelon
(Le Républicain Lorrain)

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