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Grève en Belgique : aucun train depuis Arlon


Peu de monde sur les quais à Arlon ce lundi matin puisqu’aucun train ne circulait. (photo L'Avenir)

Trains à l’arrêt, blocage d’autoroutes et piquets de grève barrant l’accès de nombreuses entreprises: l’activité économique et les transports étaient fortement perturbés lundi dans l’est de la Belgique par une grève menée par le syndicat socialiste FGTB contre le gouvernement de droite du Premier ministre Charles Michel. Aucun train ne roule depuis Arlon vers le Grand-Duché.

Un piquet de grève avait été installé par la CGSP Cheminots dans la gare d’Arlon ce lundi matin dès 4h. Et la circulation était fortement perturbée puisqu’aucun train (à l’exception d’un Arlon-Virton) n’a roulé dans la province. La CGSP Cheminots, qui a mené cette action en solitaire, proteste contre le plan de la ministre des Transports, Jacqueline Galant, qui prévoit 6 000 à 7 000 suppressions d’emploi au sein de la Société nationale des chemins de fer belges (SNCB) d’ici à 2019.

Ce mouvement a aussi des conséquences sur le trafic vers le Grand-Duché puisqu’aucun train ne s’y rend. «Nous sommes restés à quai, et tout s’est bien passé sans aucun incident. Comme aucun train n’arrivait, ce n’était pas un souci. Nous n’avons pas distribué de tracts, ce n’était pas le but», commente Gérard Servais, permanent cheminot pour la CGSP Luxembourg.

Seul hic, le manque de communication pour les voyageurs. La SNCB avait fermé le hall d’entrée et rien n’était inscrit sur les écrans, à l’exception d’un petit écran dans le tunnel entre les voies. «Nous avons mis des affiches, mais elles ont été arrachées», note Gérard Servais.

Fin de la grève lundi à 22h

Les cheminots ont débrayé dès dimanche soir dans les provinces du sud-est (Liège, Luxembourg, Namur, Brabant wallon) et du nord-ouest (Flandre orientale, Flandre occidentale), dix jours après une grève ayant touché la région de Bruxelles.

Le trafic ferroviaire était aussi à l’arrêt à Liège et Arlon, tandis qu’à peine un train sur cinq circulait entre la capitale wallonne, Namur, et Bruxelles, selon le gestionnaire du réseau Infrabel. La société Thalys avait prévenu qu’aucun de ses trains à grande vitesse ne circulerait vers l’Allemagne pendant toute la journée.

La fin de la grève dans les chemins de fer dans cette partie du pays est prévue lundi à 22h, mais les provinces du sud-ouest (Hainaut) et du nord-est (Anvers, Limbourg, Brabant flamand) prendront le relais au même moment pour un arrêt de travail de 24 heures.

Le 7 octobre, 80 000 à 100 000 personnes avaient manifesté à Bruxelles contre les mesures d’austérité du gouvernement, qui associe quatre partis de droite depuis octobre 2014. Depuis un an, les revendications des syndicats sont les mêmes et de leur aveu même, rien ou presque n’a été obtenu. Ainsi, en juillet, le relèvement de l’âge de la retraite à 66 ans en 2025 et 67 ans en 2030, contre 65 ans actuellement, a été définitivement approuvé par le Parlement.

L’Avenir / AFP

Grève générale dans la province de Liège

Dans la province de Liège, outre la paralysie sur le rail, un mot d’ordre de grève générale de 24 heures a été lancé par le syndicat socialiste FGTB. Le réseau des bus est à l’arrêt complet. Les services administratifs des différentes communes sont également à l’arrêt. De même que certaines grosses entreprises comme ArcelorMittal, TechSpace Aero ou la FN Herstal. Concernant les écoles, c’est au cas par cas mais un service de garderie est assuré.

Blocage de l’E40

La grève a aussi des répercussions sur le trafic routier. Des manifestants ont installé des barrages filtrants sur plusieurs autoroutes, créant d’énormes bouchons. « Il faut entre une heure et demie et deux heures pour entrer en ville (à Liège) », prévenait le journal local La Meuse sur son site internet. Dans la même région, des grévistes ont également bloqué l’accès de banques, centres commerciaux, usines et zones industrielles. « La ville (de Liège) tourne au ralenti », a estimé un responsable du syndicat socialiste, Egidio Di Panfilo.

Environ 200 manifestants bloquaient dès 6h10 l’autoroute E40 dans les deux sens à hauteur de Herstal. Ils ont allumé des feux, précise le site inforoutes.be. Des incidents qui ne resteront pas sans suite, la Wallonie ayant décidé de porter plainte pour dégradation du domaine public.

La circulation sur l’E40, à hauteur de Herstal, n’a commencé à se normaliser que peu avant midi. D’après la police, les manifestants avaient quitté à 11h30 le pont de Herstal, situé non loin de l’échangeur de Cheratte. La circulation ne pourra reprendre qu’une fois que cette portion d’autoroute sera en état d’accueillir les automobilistes. Certains grévistes ayant embrasé des palettes de bois sur l’autoroute.