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80 embauches chez Alstom


Reichshoffen – Des ateliers situés à vingt minutes de Bitche sortiront cette année 110 rames de Régiolis. L’usine d’Alstom n’a jamais connu un tel pic d’activité. Les 1 300 salariés sont passés aux trois-huit.

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Des discussions sont en cours pour de nouvelles commandes de trains régionaux en France, mais également au Maghreb. (Photo : RL)

Jamais l’usine de Reichshoffen, dans l’est de la Moselle, n’a connu un tel pic d’activité. En 2014, des ateliers d’Alstom sont sorties 52 rames de Régiolis, ces nouveaux trains régionaux qui circulent en Lorraine et en Alsace. En 2015, la production passera à 110 voitures. « La cadence est exceptionnelle, reconnaît Jean Williamson, le directeur du site situé à une vingtaine de minutes de route de Bitche. Au total, nous devons livrer 184 rames de Régiolis, commandées par 12 régions, et 34 Coradia liner, destinés à remplacer les Corail à la SNCF. »

Des discussions sont en cours pour de nouvelles commandes de trains régionaux, en France mais également au Maghreb. Résultat, le carnet de commandes est plein jusqu’en 2017. « Mais ce n’est pas une visibilité hors du commun dans notre industrie », estime le patron de cette usine qui emploie 900 personnes, dont une centaine d’habitants du Pays de Bitche. « Le redécoupage des régions et les problèmes budgétaires n’aident pas, mais nous nous attachons à engranger de nouvelles commandes. »

> 1 300 salariés

Première conséquence sur l’emploi : 80 embauches ont été conclues. « En 2015, confesse Jean Williamson, nous ne connaîtrons plus de vagues d’embauches aussi importantes, mais quelques postes seront encore créés. » Surtout, les 1 300 salariés du site, en comptant les sous-traitants, ont dû changer de rythme de travail. Ils sont passés aux trois-huit le 2 février. Passage obligé pour monter en cadence. « Nous sortions un véhicule par jour, soit environ une rame par semaine, explique le directeur. Nous devons passer à un véhicule et demi. »

Seconde conséquence : l’usine a dû se moderniser. Alstom a investi près de 10 millions d’euros par an ces cinq dernières années. Pour rallonger les ateliers et accueillir les trains les plus longs, des tentes ont été plantées et 5 000 m² de bâtiments ont été construits. Une nouvelle cabine de peinture sèche a été aménagée. « Nous travaillons aujourd’hui avec des fournisseurs au plus près. Six ont des ateliers avancés directement sur notre chaîne de montage », explique Jean Williamson. L’usine ferroviaire, où de nombreuses tâches sont encore manuelles, n’atteint pas encore le rendement de l’industrie automobile, mais s’en rapproche.

Troisième conséquence : Alstom a dû travailler plus en amont avec ses fournisseurs. L’an dernier, à plusieurs reprises, la production était stoppée, faute de pièces. « C’était un souci. Mais aujourd’hui, le problème est réglé », avance le responsable.

Les 1 300 salariés de Reichshoffen ont donc du boulot jusqu’en 2017. Mais après ? Les 150 ingénieurs du bureau d’études travaillent au lancement des nouveaux Coradia liner, qui vont remplacer les bons vieux Corail. Une seconde version qui peut circuler à 200 km/h est en test. Mais Alstom livrera ces trains avec un an de retard. « Le planning a été revisité, à cause de l’homologation et d’un problème de fournisseurs », justifie Jean Williamson.

Jonathan Breuer (Le Républicain Lorrain)