Le grand sapin de Metz pourrait devenir le « marronnier » de l’hiver. L’élu d’opposition Emmanuel Lebeau vient de relancer l’idée de faire don d’un sapin de Noël à la ville de Metz, qui ne veut plus en entendre parler.
Le « grand sapin » de Metz avait alimenté la chronique tout l’hiver 2016. Sujet saisonnier, il revient sur le tapis de feuilles mortes en ces premières semaines de l’automne.
Une fois de plus à la manœuvre, Emmanuel Lebeau. Le conseiller municipal DVD vient de relancer l’idée de donner un sapin de Noël à la ville de Metz qui a décidé de le supprimer l’an dernier pour des raisons écologiques, financières, mais aussi idéologiques, le maire de Metz estimant qu’il n’appartenait plus à la collectivité de débourser 55 000 euros (achat, transport, grutage et installation) pour un symbole qui termine toujours en copeaux.
Les petits sapins
Il avait alors été remplacé par des petits sapins, moins majestueux, mais néanmoins féeriques au milieu d’un décor joliment baptisé la « Forêt magique de sapins », tout en trappant au passage le terme « Noël », sans doute trop marqué.
Cette animation de Noël de la place Charles-de-Gaulle avait coûté, tout compris, près de 100 000 € sans vraiment satisfaire quiconque.
Elle avait été choisie et financée par l’association des commerçants du Triangle impérial avec le soutien de partenaires privés, de la Fédération des commerçants de Metz et de la ville de Metz par le biais d’une subvention de 30 000 €.
Un coût exorbitant
Une aide publique versée, initialement, à la Fédération des commerçants de Metz pour l’ensemble des marchés de Noël et non pour le seul aménagement du parvis de la gare. La dépense fut, d’ailleurs, tellement exorbitante qu’elle a mis l’association des commerçants du Triangle impérial, présidée alors par Isabelle Moras, un peu à sec.
« Tout a été financé, mais c’est vrai qu’aujourd’hui, on a réduit les dépenses et on cherche à faire rentrer de l’argent en recrutant de nouveaux adhérents et en montant des actions », explique Arnaud Boniface qui a succédé à Isabelle Moras en avril dernier.
L’appel de Luxembourg
De son côté, et à quelques semaines seulement de l’ouverture des festivités de Noël à Metz, Emmanuel Lebeau propose de réduire encore davantage la participation de la ville en reprenant une idée luxembourgeoise : « Comme je l’ai fait l’année dernière, la ville de Luxembourg a lancé, cet été, un appel aux particuliers qui auraient des sapins à lui offrir pour ses décorations de Noël. Plutôt que de les acheter, elle propose de venir les couper à domicile. »
Une petite annonce a, en effet, été postée sur le site de la commune (www.vdl.lu) au mois d’août. En 2016, Emmanuel Lebeau avait déjà trouvé un couple de Messins prêt à donner un immense sapin. Et, afin que cela ne coûte pas un rond, il était même allé jusqu’à collecter de l’argent via une levée de fonds en financement participatif. Une fin de non-recevoir, catégorique, avait été opposée à son offre. Ce qui ne l’empêche de la réitérer cette année : « J’ai déjà le sapin. Je l’ai trouvé à Bellecroix ! »
Le choix municipal
Pas sûr que la municipalité se montre plus réceptive cette année. Adjointe aux espaces verts, Béatrice Agamennone a, en effet, confirmé, hier que la décoration du parvis de la gare était calée : « Nous reprenons la main après les déboires de l’an dernier. Cette année, nous aurons un décor plutôt moderne avec des sapins naturels verts et rouges de différentes hauteurs, en carré. »
Cette mise en scène occupera toute la place De-Gaulle. « Nous avons acquis des personnages lumineux pour 19 000 €. Ils viendront s’intercaler avec les sapins et seront réutilisés les prochaines années, poursuit l’élue. C’est un investissement durable. » Pour ce qui est du « grand sapin », une autre option a été choisie : « Nous aurons un sapin de treize mètres constitué de petits sapins… » Il est aussi prévu de « relooker la crèche » avec de nouvelles silhouettes qui seront habillées par l’Opera-Théâtre de Metz-Métropole. Enfin, le marché de Noël de la gare disparaît. Trop peu fréquenté et trop cher à surveiller.
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Une idée « citoyenne » pour baisser les coûts. Metz pourrait s’inspirer de la démarche de la ville de Luxembourg qui a lancé cet appel cet été : « Le Service des parcs cherche une vingtaine de sapins pour décorer la capitale pendant la période de Noël. Les personnes disposant d’un sapin de 10 à 20 mètres, qu’elles souhaitent abattre à cause de sa hauteur, sont priées de contacter le Service des parcs qui se chargera gratuitement
de l’abattage et du tran sport des sapins à partir de début novembre et placera les sapins ensuite à divers endroits. »
Thierry Fedrigo / Le Républicain Lorrain