Accueil | Grande Région | Grand Est : 250 000 personnes vivent confinées dans un logement suroccupé

Grand Est : 250 000 personnes vivent confinées dans un logement suroccupé


Les logements suroccupés se trouvent dans les grands centres urbains et principalement dans des quartiers défavorisés. (Photo : Pierre Heckler/Le Républicain lorrain)

Selon une étude de l’Insee portant sur ces dernières semaines, 250 000 habitants du Grand Est vivraient actuellement leur confinement dans un logement suroccupé. À l’inverse, 198 000 personnes de 75 ans et plus seraient cloîtrées seules chez elles.

L’Insee s’est intéressé aux conditions de vie des habitants du Grand Est pendant la période de confinement. De cette étude dont les conclusions viennent d’être rendues, il ressort que 250 000 habitants du Grand Est vivraient actuellement cloîtrées dans un logement suroccupé, c’est-à-dire où le nombre de pièces de vie est insuffisant pour accueillir l’ensemble des occupants et leur permettre de disposer d’un espace vital satisfaisant.

À l’inverse, 198 000 personnes de 75 ans et plus seraient recluses seules à leur domicile. Sur ce nombre, 36 % occuperaient un appartement et 10,8 % se trouveraient d’un extrême dénuement. L’Institut français de la statique note également que plus l’on avance en âge, plus l’isolement est prégnant.

Une qualité de vie dégradée

Les jeunes de moins de 25 ans ne sont que 81 500 à vivre seuls, avec une faible majorité de femmes (51 %). La part augmente nettement chez les 25-59 ans avec 374 000 personnes logeant seules et explose chez les plus de 60 ans avec 402 000 personnes. Dans cette tranche d’âge, les femmes sont également surreprésentées avec un taux de 71 %. A contrario, ils ne sont que 7 900 habitants de la région à partager un petit logement d’une ou deux pièces occupé par plus de quatre personnes. 122 300 vivent par ailleurs en communauté. Il s’agit des personnes âgées principalement logées en EHPAD, en résidence spécialisée ou en maison de retraite.

Les conditions du confinement sont donc assez disparates selon les classes d’âge et la situation sociale. Sans surprise, l’Insee observe que «la pauvreté et la précarité, cumulées avec l’isolement, peuvent rendre le confinement encore plus difficile à vivre». 1,7 million de personnes seules se situent sous le seuil de pauvreté en France métropolitaine. En 2017, elles représentaient «16,7 % de la population vivant seule, soit un taux de pauvreté supérieur à celui de l’ensemble de la population (14,1 %)», détaille l’organisme de la statistique.

Th. F. (Le Républicain lorrain)