Dimanche après-midi, 70 caravanes ont investi l’ex-stade municipal de Longwy, sans autorisation. Le convoi devait se diriger vers une aire de grand passage fraîchement homologuée par la préfecture de Meurthe-et-Moselle. Mais les représentants de la mission évangélique ont estimé que le site n’était pas adapté.
« Si une averse tombe, l’eau ne pénètre pas dans le sol. Et on patauge ! » David passe à la démonstration et déverse une partie de son bidon d’eau, ce lundi, sur un terrain vague près du Décathlon de Mont-Saint-Martin. L’espace devait accueillir « une cinquantaine de familles » de gens du voyage , liées au sein de l’association Action grand passage (AGP).
Mais ce dimanche, les membres de cette communauté en mission évangélique ont passé leur chemin, direction le stade municipal désaffecté de Longwy. Ils y ont élu domicile pour quinze jours. Sans autorisation.
Pas de surprise : le 29 mai, leurs représentants l’avaient annoncé. Sur son portable, David passe en revue les photos d’alors, montrant un bout de terrain boueux.
«Nous sommes en règle»
La colère des élus n’en est pas moins grande. « On a essayé de tout barricader, mais ils ont forcé et réussi à s’installer. On ne sait pas dans quel état on va récupérer le stade… On en a vraiment marre », lâche le maire de Longwy, Vincent Hamen. « Chacun vit comme il veut, mais il faut que chacun respecte les lois », exhorte l’élu.
Ces mêmes lois, le Grand Longwy pointe qu’il s’attache à les respecter. « Nous sommes en règle par rapport au Schéma départemental d’accueil des gens du voyage. Nous disposons d’une aire de grand passage acceptée par les services de la préfecture », fait valoir le président, Serge De Carli. « La semaine dernière, les gens du voyage ont rendu un avis négatif : le terrain ne leur plaît pas. Nous avons donc fait : retirer des souches d’arbres, installer un compteur Enedis, une alimentation en eau, etc. » Et le vice-président Jean Huard de chiffrer l’effort à « 70 000 € TTC. Pour répondre aux demandes, on a déployé des moyens techniques très importants, notamment pour plate former le site ».
« Venue programmée »
Bien, mais insuffisant selon les porte-parole du campement d’environ 70 caravanes. « Ce qui a été fait répond à nos souhaits, mais c’est trop tard », regrette le pasteur Demestre. « C’est un terrain qu’on pourra prendre l’an prochain. Là, il n’est pas du tout enherbé. » À cela, David ajoute « le manque de dispositifs : une arrivée d’eau pour chaque caravane, un transformateur avec des installations électriques, des sanitaires… Notre venue était programmée depuis mars. Ce n’est pas deux jours avant qu’on prépare le terrain ! »
Ce lundi, les policiers de Mont-Saint-Martinois étaient sur les lieux pour tenter de mettre de l’huile dans les rouages d’une « situation bloquée ». La préfecture de Meurthe-et-Moselle, elle, pourrait choisir la force. « Une mise en demeure de quitter le terrain occupé illégalement est en cours de signature », a fait savoir son service communication en fin d’après-midi. Et de conclure que l’État « ira au bout des démarches entreprises ».