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Gens du voyage : les élus mosellans refusent d’accueillir le grand rassemblement annuel


Mieux vaut prévenir que guérir… Craignant d’être mis devant le fait accompli, les élus de la communauté d’agglomération annoncent déjà leur refus d’accueillir sur la base de Grostenquin le prochain rassemblement évangélique des gens du voyage. (Photo archives : L’Europe Vue du Ciel Sarl)

Rares sont les sujets qui font l’unanimité au sein de la communauté d’agglomération Saint-Avold Synergie. Le refus d’accueillir le grand rassemblement annuel des gens du voyage en fait partie. Ainsi l’ont réaffirmé les élus de la Casas lors de la dernière séance plénière.

Au départ, il était simplement question d’approuver le nouveau schéma départemental 2025-2030 en matière d’accueil des gens du voyage. Mais très vite, le sujet a dévié sur le prochain rassemblement annuel de la communauté, organisé habituellement en septembre et dont on ne sait toujours pas aujourd’hui où il aura lieu.

Le président de la Casas, Salvatore Coscarella, est lui-même perplexe. Un retour du rassemblement évangélique sur la base de Grostenquin n’est pas impossible, en tout cas la rumeur n’est pas démentie. De quoi inquiéter nos élus qui, cette fois, affichent leur unanimité.

Le ministre de l’Intérieur avisé

Au nom de la Fédération des maires et des présidents des EPCI de Moselle, le président François Grosdidier s’est fendu d’un courrier le 31 mars au ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau pour l’alerter. «Cet événement qui rassemble plus de 40 000 personnes engendre des troubles tant à la sécurité et à la salubrité qu’à la tranquillité publique. C’est également un non-sens écologique puisqu’il se tient à proximité d’ une zone classée Natura 2000», écrit-il.

«En dépit des précautions prises par les autorités locales, les gens du voyage ont pour habitude de se rendre sur ce site classé pour y faire leurs besoins. Les atteintes à l’environnement ne se limitent pas à la présence de déjections humaines puisqu’à la fin de ce rassemblement, il faut composer avec les hétérogènes abandonnés sur place», indique encore le maire et président de l’Eurométropole de Metz dans son courrier.

Prêts à bomber le torse

Si ce rassemblement évangélique devait malgré tout se dérouler à Grostenquin, sur ordre de l’État et en dépit de la volonté des élus locaux, «on fera le nécessaire pour manifester notre désaccord», prévient le président Coscarella. Alors que le nouveau schéma départemental prévoit la création d’une aire de grand passage unique pour l’arrondissement de Forbach et la communauté d’agglomération de Sarreguemines, les élus de la Casas se réjouissent de savoir que «la base de Grostenquin ne pourra être retenue à ce titre, puisqu’elle est toujours propriété de l’armée», comme le rappelle le vice-président Romuald Yahiaoui.

Cela étant, les élus préfèrent rester prudents : «L’ancien premier ministre Édouard Philippe, en 2017, s’était engagé par écrit à ce que la manifestation n’ait plus «jamais lieu» à Grostenquin et l’événement a pourtant été reconduit en 2023», rappellent-ils. En attendant une (éventuelle) réponse du ministre de l’Intérieur à M. Grosdidier, les élus promettent «une mobilisation collective pour empêcher la tenue» du rassemblement évangélique si celui-ci venait à être confirmé à Grostenquin. Mieux vaut prévenir que guérir…