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Gens du voyage à Thionville : le maire s’en prend à l’Etat


Le groupe évangélique de l’association Action Grand passage devrait rester quinze jours à Thionville. Le chapiteau a été dressé pour les célébrations religieuses. (Photo : RL)

Confrontée à un imposant groupe de gens du voyage venus s’installer à Thionville en quittant Grostenquin, Anne Grommerch fustige un abandon de l’Etat. Un accord a été trouvé dans un contexte très tendu.

Un dernier groupe a rejoint le campement de gens du voyage qui s’est installé dimanche soir sur le terrain d’un agriculteur de l’annexe de Kœking à Thionville ( RL d’hier), portant le nombre total de caravanes à près de trois cents. Leur venue avait totalement pris de court les autorités, alors que le convoi était attendu à Audun-le-Tiche. Cette aire étant inaccessible, quelque cent cinquante familles ont dévié leur route pour débarquer à Thionville.

Une convention a été signée dans un climat tendu entre les responsables du groupe Action Grand passage, membres de la communauté Sinti, et les autorités locales. La députée-maire de Thionville, Anne Grommerch, ne décolère pas face aux conditions dans lesquelles cette arrivée s’est effectuée. Dénonçant l’absence de gestion de l’après-Grostenquin, elle se dit « abandonnée » des services de l’Etat. Elle s’est à nouveau rendue sur place hier pour vérifier les conditions d’installation : eau, électricité, hygiène. Le dialogue s’est instauré malgré tout.

Cette situation va imposer une réaction au niveau politique, le Nord mosellan ne possédant pas encore d’aire d’accueil de grand passage. « Evidemment qu’il y a un problème au niveau de l’agglomération, il faut que ce soit réglé et que l’Etat y mette de la bonne volonté », retient Anne Grommerch. « L’Etat a des terrains mais rejette la responsabilité sur les collectivités et les privés. C’est scandaleux ! Heureusement que l’agriculteur était là pour trouver une solution, mais c’était chaud ! »

Le départ étant prévu le 14 septembre, la ville impose une coordination avec les services de police pour éviter de bloquer la départementale 1, fréquentée par les travailleurs frontaliers, qui dessert également la centrale nucléaire de Cattenom. D’ici là, les 300 caravanes auront à trouver un autre endroit où se poser. De gré ou de force.

Olivier Simon (Républcain Lorrain)