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Gendarmerie attaquée à Dieuze : l’hypothèse terroriste s’éloigne


L'attaque au couteau a eu lieu lundi dans l'enceinte de la gendarmerie de Dieuze. En réaction, un important dispositif avait été déployé. (Photo RL /Laurent MAMI)

Blessé par balle lundi après-midi par un gendarme qu’il menaçait avec un couteau, l’assaillant de la caserne de Dieuze va mieux. Il doit être auditionné par les enquêteurs ce mardi après-midi. Les premières investigations balayent la thèse d’un acte terroriste. Le parquet de Metz va garder la main sur cette affaire qui interroge sur les motivations de l’auteur.

Le procureur de la République de Metz avait veillé, lundi soir, à se prémunir de toute conclusion avant les premiers éléments d’enquête sur les actes commis à Dieuze et son auteur. Christian Mercuri voulait attendre les retours sur «la personnalité, ses fréquentations et ses lectures». Sa méfiance se confirme au fil des heures. L’homme blessé par balle à l’abdomen par un gendarme mosellan qu’il menaçait avec un couteau «n’a pas le profil d’un terroriste», confie une source.

Il avait pourtant appelé, quelques minutes auparavant de pénétrer, armé, dans la caserne, le centre opérationnel de la gendarmerie pour prévenir d’un carnage imminent. Il avait également évoqué une allégeance à l’État Islamique… Les apparences étaient trompeuses. «C’est, en tout cas, pas aussi simple que ça.» Jeune stagiaire militaire en période de probation au centre de formation de Dieuze, il n’est ni radicalisé «ni même musulman. Non, vraiment, rien n’indique qu’il projetait de commettre un tel acte. Et rien ne l’explique.»

Une attaque au couteau presque « suicidaire » 

Le parquet de Metz va garder la main sur cette affaire. Dans laquelle il est désormais urgent de comprendre les motivations d’un jeune homme natif du Puy-de-Dôme, totalement inconnu de la justice qui a agi en civil et hors de son temps de formation. Cette partie de l’enquête est réservée à l’antenne messine de la police judiciaire, compétente lorsqu’il y a des soupçons sur le caractère terroriste d’un événement. Les agents travaillent sur la personnalité de l’intéressé. Opéré lundi soir en urgence, l’agresseur «va mieux», dit-on. Il est en état d’être entendu ce mardi 4 février dans l’après-midi. Ses explications s’annoncent essentielles pour comprendre ce geste presque «suicidaire», confie un proche du dossier.

Les gendarmes de la Section de recherches de Metz s’occupent de la scène de crime et des constatations sur les lieux de l’agression. À Dieuze, dans la caserne visée, l’émotion reste «vive. Parce qu’il n’y a pas seulement des bureaux ici, mais aussi des habitations, des familles. Ce n’est pas facile pour elles», confie un officier du groupement. Le préfet de Moselle, Didier Martin, va aller à la rencontre des gendarmes éprouvés.

Les deux enquêtes avancent en parallèle avant une présentation du mis en cause devant un juge d’instruction du pôle criminel de Metz. Elle devrait avoir lieu ce mercredi.

Kevin Grethen (Le Républicain Lorrain)