Trois communes gaumaises ont été choisies pour faire partie d’un projet pilote. L’objectif ? Un territoire zéro chômeurs de longue durée.
Bientôt plus aucun chômeur longue durée dans les communes de Meix-devant-Virton, Rouvroy et Virton ? C’est en tout cas l’objectif du projet pilote auquel ces dernières ont adhéré et qui est coordonné par la Province de Luxembourg. Une idée venue tout droit de chez nos voisins français comme l’explique le député Bernard Moinet. «L’origine du projet est tout d’abord française avec les entreprises à but d’emploi (EBE). Nous avons été informés que ce projet existait et qu’il allait aussi être lancé à Charleroi. Nous avons décidé de nous associer à cette démarche.»
Si les trois communes ont été sélectionnées, c’est sur base d’une étude menée il y a trois ans sur les communes en difficulté de croissance. Dix communes avaient alors été jugées prioritaires. «On cherchait un territoire qui aurait pu convenir. Il fallait un volume suffisant de demandeurs d’emploi de longue durée, éloignés de l’emploi et d’habitants bénéficiaires du RIS pour lancer cette dynamique. Cela correspondait à ce territoire», poursuit le député. Ces critères remplis, une équipe technique avec des opérateurs locaux emmenés par Édith Goblet du service provincial de l’économie est désormais rassemblée pour mettre ce projet en place.
Une démarche non concurrentielle
Le côté innovant du projet et de l’entreprise à but d’emploi? «Nous ne créons pas une entreprise qui définit son activité et engage du personnel. Ici, nous partons des demandeurs d’emploi. Nous regardons s’il existe une réponse à leurs besoins sur base d’une analyse des besoins territoriaux afin de créer l’activité. Ces besoins sont parfois non rencontrés car non rentables ou pas proposés dans la commune», précise Édith Goblet. Les personnes travaillant au sein de la nouvelle structure seraient alors sous contrat à durée indéterminée. Comme le précise Bernard Moinet, il n’y a pas de concurrence pour le marché traditionnel. «Prenons par exemple une entreprise de chauffage sanitaire qui serait contactée pour aller déboucher des éviers, mais qui n’aurait pas le temps pour cette opération. Elle assigne un contrat avec l’entreprise à but d’emploi qui dépêche deux demandeurs d’emploi pour réaliser cette tâche». Une entreprise à but d’emploi qui serait la même pour les trois Communes et subventionnée à hauteur de 80%. «L’activité de l’EBE devrait couvrir au moins les 20% restants».
Les bourgmestres ayant marqué leur accord, il faut maintenant attendre le feu vert de la Région wallonne pour avancer et fixer les lieux. Une analyse juridique du projet est également en cours. «Nous espérons un retour d’ici la fin 2020 pour un lancement en 2021. Si les résultats sont positifs, à terme l’objectif est de le dupliquer dans les zones intéressées», conclut Édith Goblet.
Sophie Dubois (L’Avenir)