Les élus écologistes de la Région plaident pour une relance de la gare d’interconnexion TGV-TER à Vandières. Quatre commissions planchent sur le dossier. Retoqué par les Lorrains lors d’un référendum début février, le projet est revenu sur la table par le biais d’élus de la majorité régionale.
Paralysé depuis la consultation du 1 er février, où le non l’avait emporté avec moins de 10 % de participation, le projet de gare d’interconnexion de Vandières va-t-il être relancé? La DUP (déclaration d’utilité publique) court jusqu’en avril 2016. Elle ouvre droit au financement à hauteur de 120 millions d’euros de l’infrastructure via la TICPE (taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques).
Premier à sortir du bois, le groupe EELV de la majorité régionale appelle les élus lorrains à pétitionner en faveur du projet. « On n’est pas dans un esprit partisan », prévenait, lundi, à Metz, le Vosgien François Thierry. Au diapason, Guy Harau, président du groupe, embrayait : « Nous avons pris acte de cette consultation à laquelle on s’est senti obligé de participer, à notre corps défendant, mais aujourd’hui, personne ne peut se satisfaire d’une réponse aussi insuffisante. » Les mêmes arguent, à l’instar des usagers de la Fnaut (Fédération nationale des associations d’usagers des transports) qui réclame un vote, de l’absence de validation de la consultation par une décision de l’exécutif. Or, dans une réponse à un de leurs courriers, la préfecture abonde dans leur sens .
L’article L 1112-20 du Code général des collectivités territoriales stipule : « Après avoir pris connaissance du résultat de la consultation, l’autorité compétente de la collectivité territoriale arrête sa décision sur l’affaire qui en a fait l’objet », décrypte ainsi Simon Babre, secrétaire de la Région lorraine pour les Affaires régionales. En nuançant, tout de même : « L’article n’impose aucun délai à la collectivité pour prendre sa décision. De ce fait, en l’état, la légalité de la délibération ne peut être contestée. »
Les conclusions pour la fin septembre
Usant de cette dernière précision, Jean-Pierre Masseret espère désamorcer la pression de sa composante verte. Et de rappeler sa position : « Le projet contesté par les Lorrains ne peut être engagé par l’actuelle majorité. » Invoquant la session du 19 février, le patron de la Région rejette également l’argument des écologistes qui réclament l’accélération du travail des quatre commissions ad hoc : « Leurs conclusions sont attendues fin septembre », précise-t-il, décidé à ne rien lâcher.
Mais un autre poids lourd de sa majorité, Jean-Yves Le Déaut souhaite, lui aussi, accélérer le processus : « Il faut faire Vandières, sans quoi, dans 15 ans, pour aller du nord au sud de la Lorraine, il faudra passer par Strasbourg. Nancy sera alors devenu un cul-de-sac. » Le député socialiste s’inquiète en outre des dégâts collatéraux d’un tel entêtement et redoute les conséquences électorales d’un abandon de l’interconnexion : « À gauche, nous ne pouvons faire l’impasse sur les suffrages de la Meurthe-et-Moselle, sur ce dossier il ne faut pas rester statique », plaide-t-il. Réponse du berger : « Le rapport des quatre commissions éclairera celles et ceux qui défendront les intérêts des Lorrains dans le cadre de la nouvelle Région. » À bon entendeur.
Xavier Brouet (Le Républicain lorrain)