Le 1er février, les Lorrains seront appelés à voter pour ou contre la création d’une gare TGV-TER à Vandières. Seules les formations de gauche font campagne.
Les premières affiches pour un vote en faveur de la gare d’interconnexion ont commencé à fleurir sur les panneaux. (Photo : RL)
Alignés devant trois mille bureaux de vote, trois panneaux d’affichage marquent l’ouverture de la campagne officielle. Le dimanche 1er février, les Lorrains pourront se prononcer sur la volonté de la Région de réaliser la gare de Vandières. Coût estimé de l’infrastructure TGV connectée au TER : 120 millions d’euros dont Bercy a autorisé le financement par un prélèvement sur la TICPE (taxe sur les carburants). Les trois composantes de gauche de la majorité régionale (PS, PC, EELV) y sont favorables. Tout comme elles approuvent la consultation voulue par Jean-Pierre Masseret, à laquelle elles ont décidé de prendre part.
A contrario, la droite UMP-UDI, profondément divisée sur cet enjeu, appelle au boycott du vote. Nadine Morano qualifie de « mascarade » ce « simulacre de démocratie » dont elle dénonce le coût – 300 000 euros – et la manœuvre politique à quelques mois des élections régionales. Sur la même ligne, le Front national s’abstient lui aussi de toute participation à une consultation dont il souligne qu’elle n’a pas la valeur juridique d’un référendum.
Les pro-Vandières se partageront donc l’affichage officiel. Une « asymétrie » que fustigent plusieurs parlementaires mosellans opposés au projet « de deuxième gare ». Dans un communiqué, Marie-Jo Zimmermann, Denis Jacquat et Jean-Louis Masson contestent la méthode : « Certes, certains élus régionaux de l’opposition ont décidé de ne pas participer à ce qu’ils estiment être une mascarade. Cela ne justifie pas pour autant que les moyens publics soient uniquement utilisés pour influencer les électeurs dans un tel sens : on aurait par exemple pu permettre aux parlementaires de s’exprimer », objectent-ils.
> La droite déchirée
En réalité, la délibération du 28 novembre du conseil régional rendait la chose possible, conformément à l’article LO1112-10 du code général des collectivités : « Il aurait fallu que les intéressés se fassent connaître avant le 12 janvier. Il leur aurait suffi d’obtenir l’accord de 5 % des élus du groupe politique, auquel ils se rattachent, pour pouvoir disposer des moyens légaux pour faire campagne », préciset-on dans l’entourage de Jean-Pierre Masseret. Problème, personne ne s’est manifesté. Et pour cause, la droite se déchire à belles dents entre partisans et opposants à Vandières.
Le 1er février, les bureaux de vote seront ouverts de 8h à 18h. Attention cependant, afin de réduire le coût de leur participation, plusieurs municipalités ont décidé de concentrer les bureaux de vote en un seul lieu. Ainsi, Metz n’ouvrira que l’hôtel de ville, en lieu et place des 71 bureaux habituels. « Avec la subvention de 10 000 euros de la Région, ce sera une opération blanche pour la ville », justifie-t-on en mairie. Les affiches, elles, seront apposées sur les 37 sites habituels. À la condition que PS, PC et EELV s’acquittent de la tâche qui leur incombe. La Région leur a imprimé leurs visuels respectifs destinés à recouvrir les 3 000 sites d’affichage en Lorraine, mais le collage reste à effectuer. Dans la soirée du 1er février, une cellule au conseil régional se chargera de la collecte des résultats. L’assemblée se réunira le 27 février pour tirer les leçons de la consultation. Outre le résultat, la participation constituera un indicateur déterminant pour la suite des opérations.
Xavier Brouet (Le Républicain Lorrain)