Le technicien du futur hôtel Starck de Metz, c’est lui. Olivier Hein, 51 ans, cofondateur de Dynamo Associés (Yutz), a rejoint ses copains, Yvon Gérard et Olivier Vetsch, il y a six ans, dans leur projet de construction d’un hôtel quatre étoiles à Metz.
« Les élus messins voulaient une signature. Le nom de Starck, c’est tout de suite 25 % de remplissage », raconte Olivier Hein. L’idée était lancée, il ne restait plus qu’à convaincre la star française du design.
« Nous l’avons rencontré en 2012, chez lui, à Paris », se souvient l’architecte yussois. Un rendez-vous de travail visant à définir la marche à suivre. « Nous partions d’un terrain nu, Starck n’avait jamais fait un hôtel de bout en bout. » Et d’expliquer : « Lui est dans le concept. Moi, je suis dans la conception. Je parle technique. » Avec un simple croquis en main – « le dessin séduisant d’un truc tout en verre avec une maison posée dessus » –, Olivier Hein s’est d’abord attelé à « dimensionner l’objet ». « C’est un immeuble de grande hauteur (14 étages) classé IGH pour lequel on est très contraint au niveau des normes sécurité incendie. » Chaque mois, les deux hommes se rencontrent, échangent. « Il veut pouvoir visualiser chaque étape parce qu’il a déjà une idée précise de ce qu’il veut faire à l’intérieur. Il est très exigeant », poursuit l’architecte.
Hilton séduit pour le projet
Mais si le projet avance sur le papier, il piétine au niveau opérationnel. « On tournait un peu en rond », confirme Olivier Hein. Et puis l’opérateur a fini par se retirer. « Il y a eu une période de flottement jusqu’à ce qu’Yvon Gérard ait l’idée, fin 2017, d’aller voir Hilton. La signature Starck les a fait fantasmer. » Changement de méthodes. « C’est l’artillerie lourde, à l’américaine. » Les premiers plans de l’hôtel Maison Heler Metz (c’est son nom) ont été dévoilés à Cannes, mi-mars. Du bâtiment tout en verre voulu par Starck, « impossible techniquement », on est passé à un bâtiment « très béton brut », habillé de « fenêtres assez colossales » (1,80 m x 3,60 m) posées à fleur de façade et dans lesquelles se reflète tout le paysage messin ».
Autre difficulté pour l’architecte : la réplique de la villa Salomon perchée à 30 mètres. « Elle a été réduite de moitié et sera réalisée en béton. » La terrasse imaginée au Sud sera finalement placée au Nord pour conserver la vue sur la cathédrale et le musée Pompidou.
Quant au restaurant qui devait initialement accueillir un chef étoilé, il sera plutôt branché. Y seront servis snacking et cuisine du monde. À l’intérieur, l’hôtel sera estampillé Starck à 100 %. Du fauteuil à la petite cuillère, des luminaires aux poignées de porte.
Catherine Roeder (Le Républicain Lorrain).