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Fusillades à Metz : nouvelles arrestations


C'est en travaillant sur la personnalité des victimes que la police judiciaire de Metz a réussi à remonter jusqu'aux tireurs présumés de la fusillade. (photo archives RL)

Les affaires de fusillades dans l’agglomération messine sont solutionnées les unes après les autres par les services d’enquête. La police judiciaire de Metz vient d’interpeller un duo suspecté d’avoir blessé en mars dernier un rival.

Dans le catalogue des fusillades qui ont ensanglanté l’agglomération messine, elle n’est pas celle qui a fait le plus grand bruit depuis le début de l’année. Deux hommes ont pourtant frôlé la mort le 28 mars dernier à Metz, canardés depuis un véhicule venant de les dépasser.

On ne saura jamais vraiment les raisons de ces coups de feu. Les victimes évoquent un mauvais regard échangé à un feu tricolore. Le CV des uns et des autres invite les forces de l’ordre à penser « à un litige d’une autre nature ».

Quoi qu’il en soit, cette nuit-là, la police est alertée vers 23 h 15 par des riverains de la rue du 6-Mai-1956. Ils ont repéré deux hommes campant devant un domicile. Un est grièvement blessé. On le saura un peu plus tard : il a été touché à trois reprises par du calibre 9 mm. Les balles l’ont traversé de part en part au niveau de la nuque, d’une cuisse et d’un genou. Il s’en tire avec 30 jours d’ITT (incapacité temporaire de travail). «C’est un miraculé», confie alors le corps médical.

«Des jeunes sans envergure» mais armés

Son copain n’a pas été atteint. Les balles ont pourtant sifflé autour de lui. Un projectile est passé entre ses jambes. Il a eu beaucoup de chance, lui aussi. En capacité d’être entendu, celui-ci raconte aux enquêteurs de la police judiciaire de Metz qu’ils rentraient tous les deux en voiture quand, sur la voie rapide menant à l’A4, un second véhicule arrive à leur hauteur.

Ils aperçoivent une arme de poing dépasser de la fenêtre côté passager. Leur voiture est criblée de balles, au moins cinq. Les agresseurs filent. Les victimes choisissent de quitter l’autoroute à pied pour se mettre à l’abri.

Lorsque la brigade criminelle de la PJ prend l’affaire, elle a quasiment une page blanche devant elle. Les techniciens ont saisi des douilles, c’est très mince.

Dans ces cas-là, on travaille sur la personnalité des victimes. On cherche à savoir qui peut leur en vouloir. C’est comme ça qu’un nom est sorti. Puis un autre. La PJ s’intéresse alors à deux jeunes Messins originaires du quartier de Borny.

Tous les deux ont été identifiés par les victimes sur des planches photographiques. Les enquêteurs sont allés les chercher jeudi matin. Le tireur présumé, 21 ans, a été interpelé à son domicile.

« Il conteste formellement sa participation aux faits », réagit son avocat, M e Nicolas Fiorani. Mis en examen vendredi pour tentative de meurtre, il a demandé un délai avant son passage devant le juge des libertés et de la détention. Son client a été incarcéré avant la prochaine audience, prévue mardi.

Mis en examen pour complicité de tentative de meurtre, le chauffeur du véhicule a été placé en détention provisoire. Il a regagné la cellule qu’il occupe depuis quelques semaines pour diverses affaires liées aux stupéfiants. « Ce sont des individus sans grande envergure. Des délinquants de cité », juge une source. Des jeunes d’un peu plus de 20 ans qui étaient toutefois armés d’un 9 mm.

Kevin Grethen (Le Républicain lorrain)