Accueil | Grande Région | Frontière franco-luxembourgeoise : les dépôts sauvages dans le viseur

Frontière franco-luxembourgeoise : les dépôts sauvages dans le viseur


Pas un seul véhicule n'a échappé au contrôle. (photo RL/Samuel Moreau)

Mercredi, les Douanes ont organisé une opération de contrôles à Hussigny-Godbrange, à la frontière avec le Luxembourg. Dans leur viseur : les particuliers et les professionnels qui transportent des déchets de façon illégale.

Les dépôts sauvages de déchets s’accumulent dans le Pays-Haut. Pour lutter contre ce fléau, les interventions des forces de l’ordre se multiplient. Ce mercredi, c’est à la frontière entre Hussigny-Godbrange et le Luxembourg qu’une opération a été montée.

« Nous contrôlons tous les véhicules, que ce soit des particuliers ou des professionnels », indique Thomas Roselli. « Nous vérifions que les conducteurs sont en possession d’une autorisation de transport transfrontalier de déchets », poursuit le premier adjoint à la brigade des Douanes de Mont-Saint-Martin. Les douaniers inspectent également la nature, la qualité et la destination des déchets.

En l’absence de ce document, le chauffeur est verbalisé et le contenu réexpédié à son destinataire. « Nous accompagnons alors le véhicule jusqu’à la frontière. » En janvier, c’est un camion lourd de 17 tonnes de terre et de gravats qui a été sanctionné. Les Douanes enregistrent une hausse de ce type de trafic. En 2020, 42,5 tonnes ont été renvoyées aux expéditeurs peu scrupuleux. Depuis le début de l’année, 50 tonnes ont déjà subi le même sort.

Identifier et sanctionner

Le sous-préfet de l’arrondissement de Briey était présent, montrant la volonté de l’État d’endiguer ce phénomène. « De plus en plus de travailleurs (français, belges ou luxembourgeois) traversent la frontière pour déposer leurs déchets sur des sites naturels ou des friches industrielles », assure Frédéric Carre. Le représentant de l’État évoque aussi des artisans qui viennent dépoter leur camion en forêts ou sur des sentiers. « Ils souhaitent échapper à la fiscalité luxembourgeoise et belge sur le recyclage des déchets. »

Pour Frédéric Carre, il s’agit d’une atteinte à l’environnement, mais aussi à la santé publique. « Il y a des risques de pollution, mais aussi le danger de voir se propager des incendies. » Le sous-préfet a impliqué les collectivités locales pour qu’elles cartographient les dépôts sauvages. « Je leur demande de sécuriser les lieux, mais aussi de porter plainte pour que les contrevenants soient poursuivis. » Une sensibilisation qui doit se faire aussi en direction des particuliers.

Bertrand Baud (Le Républicain lorrain)