Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Julien Schmitz, directeur de l’Agence d’urbanisme de Lorraine-Nord, a annoncé les perspectives auxquelles les frontaliers doivent s’attendre en termes de mobilité.
«Le Park and Ride va répondre à la situation actuelle, mais d’autres actions devront être menées dans le futur», annonce Julien Schmitz, directeur de l’Agape (Photo : RL).
Mardi matin était présenté le chantier du futur Park and Ride (P + R) de Longwy. Un parking de plus de 600 places, proche de la gare, réservé aux travailleurs frontaliers. À cette occasion, Julien Schmitz, directeur de l’agence d’urbanisme Agape, a annoncé les perspectives à attendre en termes de mobilité pour les habitants du bassin de Longwy, en particulier pour les travailleurs frontaliers.
Au préalable, Christian Ariès, président de la Communauté d’agglomération de Longwy (CAL), avait rappelé que ce territoire compte 62 000 habitants. Julien Schmitz a précisé que «17 000 actifs sont des travailleurs frontaliers. Et 80 % d’entre eux utilisent une voiture contre 8 % les transports en commun. Il y a en moyenne 1,02 personne à bord des voitures».
Concernant le territoire de la CAL, 50 % des actifs travaillent à l’extérieur du territoire. Parmi ceux-ci, 70 % le font au Luxembourg et 15 % en Belgique. Si un actif sait qu’il a une place de stationnement gratuite à son travail, il va privilégier la voiture (93 %). Dans le cas contraire, le travailleur se dirige plus facilement vers les transports en commun.
750 utilisateurs quotidiens
Une constante augmentation de la fréquentation de la gare de Longwy est constatée depuis 2008 avec une augmentation de 8 %. Sept cent cinquante personnes utilisent quotidiennement cette gare qui reste, malgré tout, sous-utilisée. «Cela peut s’expliquer de différentes manières : le manque de places de stationnement qui pourrait alors être résolu par la création du Park and Ride, le fait que deux lignes de bus desservent la gare de Rodange ou encore une tarification moins incitative que celle appliquée au Luxembourg», inventorie le directeur de l’Agape.
En phase avec les perspectives ?
Actuellement, le nombre de travailleurs français au Luxembourg a dépassé les 100 000. Selon les perspectives, ils pourraient être 265 000 frontaliers au total en 2035, dont environ 150 000 Français, la moitié provenant du nord de la Lorraine.
«Cela provoquera un besoin supplémentaire en places de stationnement. Si la fréquentation du train suit la même constante, 500 places en plus seront nécessaires près de la gare et 850 si la fréquentation monte à 10 %. Les actions de covoiturage seront également nécessaires pour atteindre un taux d’occupation des véhicules de 1,2 personne», prévoit Julien Schmitz. Avant de conclure : «Le Park and Ride va répondre à la situation actuelle, mais d’autres actions devront être menées dans le futur.»
Stéphane Malnory (Le Républicain Lorrain)
[Commentaire] Co-développement, vraiment ?
L’ambassadeur de France au Luxembourg, Bruno Perdu (à gauche), accompagne les élus du Grand-Est sur la visite du futur P+R, en octobre dernier (Photo : RL / Samuel Moreau)
Les élus du bassin de Longwy n’ont cessé, à propos du parking relais, de parler d’un acte concret de co-développement. Celui-ci sera cofinancé par le Luxembourg à hauteur de 2 millions d’euros. Dans le débat d’un meilleur partage de la richesse créée par les frontaliers (25% des actifs au Luxembourg sont Lorrains, leurs impôts sur le travail sont exclusivement captés à la source), voici ce qui serait un deal gagnant-gagnant.
Mettons les poids dans la balance, pour voir comment elle penche. Pour la seule année 2016, les impôts sur le travail des frontaliers français (sur le revenu, ICC proratisé au nombre de frontaliers, IRC, impôt sur les pensionnés à la source) s’élevaient à 1,090 milliard d’euros. Sans y ajouter les taxes et accis sur le tabac et l’essence (proratisées également), qui font pourtant partie de l’accord de reversement entre le Luxembourg et la Belgique.
1,090 milliard d’euros directement laissés dans les caisses du gouvernement luxembourgeois sur un an, par les frontaliers lorrains, pour notamment financer des projets dont ils n’ont pas l’utilité (bâtiment public au Luxembourg, vie communale et nationale diverse etc.)
Avec l’augmentation du nombre de frontaliers, cet apport augmentera mécaniquement. Ils sont aujourd’hui 104 000 Lorrains, contre 92 000 fin 2016.
Dans ce cadre, on comprend que ces 2 millions d’euros ne peuvent objectivement pas être considérés comme la finalité d’un deal gagnant-gagnant. Surtout quand on sait que ce P+R en « grande couronne » de Luxembourg, rien qu’avec le prix du foncier, aurait coûté le triple du côté luxembourgeois… et qu’il n’y a pas tant de place pour en construire infiniment ! Ce sont des projets utiles. Il faut s’en féliciter. Tout comme il faut se féliciter des 120 millions d’euros qui seront mis sur le rail lorrain d’ici 2028 par le gouvernement luxembourgeois (12 millions d’euros par an pour la lisibilité). Mais il faut garder les échelles de valeur en tête. Ces premiers petits pas de la coopération transfrontalière ne peuvent pas être mis sur le même plan qu’un réel co-développement, comme l’estime l’ancien maire de Genève, territoire également concerné par le phénomène (100 000 frontaliers français, 29% des actifs) qui a choisi une toute autre approche.
Hubert Gamelon
Longwy , une vraie zone de non-droit cette ville.. On y trouve des seringues partout dans les parcs, à coté de la gare.. La zone! Voitures brûlées, cambriolages, fusillades en plein jour! Trop de laxisme ! Les avis postés sur Internet parlent d’eux-mêmes! https://www.ville-ideale.fr/longwy_54323
Aucun P+R ne suffira. La seule solution c’est de requalifier Longwy-bas, pour que les frontaliers viennent à PIEDS à la gare.
C’est ce que fait Thionville avec le quartier de la gare mais à Longwy nos politiciens sont totalement à l’OUEST!
Commencez par aménager un quartier pavillonnaire à coté du Golf, stop les HLM, les cassos ne vont pas bosser au Luxembourg!