Accueil | Grande Région | François Braun ministre de la Santé : ses collègues lui souhaitent «bon courage !»

François Braun ministre de la Santé : ses collègues lui souhaitent «bon courage !»


François Braun, chef du service des urgences de l’hôpital de Mercy, a été nommé ministre de la Santé. (Photo archives RL /Maury Golini)

François Braun quitte le pôle des urgences du CHR Metz-Thionville pour prendre les fonctions de ministre de la Santé. Ses collègues souhaitent bon courage à un homme qu’ils estiment «travailleur, pragmatique et surtout optimiste».

Depuis ce lundi matin, les échanges WhatsApp du groupe des urgentistes de Mercy chauffent sérieusement. «Le chef est ministre !» Ils s’y attendaient, sans s’y attendre. Les commentaires allaient bon train depuis quelques semaines, quand François Braun a été nommé référent Macron, quand il a accepté sa mission Flash, quand la ministre Brigitte Bourguignon a été battue aux élections législatives.

«Difficile de trancher»

«C’est assez étonnant et ça ne l’est pas à la fois», commente Pauline Trognon. La chef du service des urgences de Mercy avoue partager «la fierté de l’équipe messine». L’émotion est peut-être plus prégnante pour elle. Elle fait partie des proches qui ont fait le chemin de Verdun à Metz avec lui. «Je connais François depuis 2001, j’ai fait mon stage d’interne avec lui.» C’est dire si elle connaît ses défauts : «Il veut faire plaisir à tout le monde et parfois c’est difficile de trancher, mais en tant que ministre il sera obligé ! » Elle préfère évoquer ses qualités. L’optimisme. «S’il ne l’était pas, il n’aurait pas pris le poste. Elle le décrit « sociable, généreux, abordable».

Des adjectifs partagés par Sandrine Weber, urgentiste qui le croise dans les services depuis 2010. « Il est efficace, bosseur. Il travaille très vite et ne renâcle pas à la tâche. Il est très apprécié par son équipe. Il sait soutenir ses collaborateurs s’il estime que c’est justifié.» Pour autant, on n’est pas dans le monde des Bisounours. Sandrine Weber lui reproche une erreur de stratégie quand ils sont arrivés à Mercy : «Il fallait prendre tout le monde, on a été débordé.»

«Travailler avec la base»

Alain Prochasson, médecin généraliste, président de la communauté professionnelle territoriale de Santé (CPTS), a travaillé en étroite collaboration avec François Braun pour monter le service d’accès aux soins (SAS). Il a suivi en direct la passation de pouvoir des ministres. «C’est une très bonne nouvelle. La qualité de François Braun est de travailler avec la base, apprécie-t-il. Il est à la fois à l’écoute et pragmatique.» S’il ne craint pas pour la suite – «il a les épaules, il faut lui laisser sa chance» –, le médecin messin lui souhaite… bon courage. «Tout le monde l’attend au tournant sur la crise des urgences, les remontées du Covid, sans oublier la crise de l’hôpital.»

Pascal Pannetier, psychiatre créateur de la cellule d’urgence médico-psychologique (CUMP) à Mercy, a également travaillé avec lui dès son arrivée à Metz. Pour lui aussi, le mot courage s’impose. «Ça ne va pas être facile, j’ai peur qu’il mette des rustines sur un système en grande difficulté. D’autant qu’on ne sait pas si les finances vont suivre», regrette-t-il.

Sa collègue Sandrine Weber ne doute pas qu’il sera un bon ministre de la Santé. «S’il comprend qu’il faut valoriser les salaires de l’hôpital, sinon il va se vider. S’ils ne font rien, c’est qu’ils font semblant de ne pas comprendre et qu’ils veulent une médecine ultralibérale.» Pauline Trognon laisse entrevoir un brin d’inquiétude, même si elle sait qu’il a le charisme pour assumer : «Il ne va pas pouvoir faire plaisir à tout le monde.»

Un commentaire

  1. Comme il faiudrait réformer de fond en comble l’hôpital français, licencier la moitié des apparatchiks qui ne voient jamais un malade et redonner le pouvoir aux sachants (les médecins non stipendiés par Big Pharma); il y a tout à parier que rien ne va changer, que les lits continueront à fermer faute de personnel ou pour raison financière et que le urgences seront tpujours saturées à la moindre petite rhumite.
    On aimerait se tromper mais avec Macron, le pire est quasi certain.