La navette connectée domicile-travail Kussbus qui reliait depuis septembre Metzervisse, Dristroff et Yutz au Kirchberg à Luxembourg a cessé son activité. Échec commercial ? Non, « choix tactique ».
L’annonce aurait pu passer inaperçue, tombée entre Noël et Nouvel An. Kussbus, la navette connectée luxembourgeoise qui avait ouvert une ligne le 24 septembre dernier entre la France et le quartier d’affaires du Kirchberg ne repartira pas. Laissant sur le carreau une vingtaine d’usagers réguliers.
Officiellement, la start-up privée a fait le choix « tactique » de concentrer ses moyens sur un appel d’offres émanant d’un pays de l’Union européenne avec un gros contrat à la clé. « Cet appel d’offres nécessite un développement plus poussé de notre technologie », indique Annunziata Favasuli, la porte-parole de la société luxembourgeoise. Une chance que cette petite entreprise ne peut pas laisser passer, on l’aura compris. « La ligne Metzervisse, Distroff, Yutz, Kirchberg et Glacis, a besoin de moyens pour être développée. Nos ressources sont constantes et nous ne pouvons pas mener de front deux chantiers d’envergure », regrette la responsable de la communication.
Le potentiel est là
A moins de 5 euros le trajet domicile-travail de porte à porte ou presque (à cinq minutes près), la formule très séduisante n’était pas encore rentable pour Kussbus qui proposait jusqu’à huit navettes par jour, le matin et le soir, du lundi au vendredi. « Cela prend du temps, on l’a bien vu sur la ligne belge (Arlon-Kirchberg) lancée au printemps 2018. Arlon maintenant, ça roule. On a une bonne organisation et les navettes sont pleines ». La ligne belge ne sera donc pas impactée par ce choix stratégique et continuera à servir de laboratoire pour la start-up.
Pour la France, il est encore un peu tôt pour parler d’échec commercial d’autant que le potentiel est là. La navette en place depuis seulement trois mois n’avait pas encore atteint sa vitesse de croisière. Kussbus reprendra-t-elle du service plus tard côté français ? La représentante de la start-up n’affirme rien. « Quand la société aura plus de ressources, alors on reparlera peut-être d’une ligne Thionville ».
Catherine Roeder (Le Républicain lorrain)