Ce week-end, l’ouvrage A5 du Bois du Four, à Villers-la-Montagne, ouvre ses portes. Des bénévoles proposent au public une plongée dans le quotidien des soldats de la ligne Maginot.
0h35. C’est l’heure indiquée par toutes les pendules de l’ouvrage A5. L’heure du cessez-le-feu intervenant après l’armistice de juin 1940. « C’est symbolique », commente Michaël Seramour. « Mais nous voulons proposer aux visiteurs une plongée dans le temps, que le public retrouve les conditions de vie des soldats », poursuit le membre de l’association de préservation du patrimoine de Villers-la-Montagne.
Le fort du Bois du four est un petit ouvrage d’infanterie, situé sur la ligne principale de défense de la ligne Maginot. À l’intérieur, « du plus gros bloc de la ligne Maginot avec 6 000 m³ de béton armé », on se croirait à bord d’un sous-marin. « Nous, on le compare à un phénix », sourit l’historien. Car depuis une vingtaine d’années, ces bénévoles redonnent peu à peu vie à cet ensemble monolithique. « Lorsque nous l’avons récupéré, dans les années 90, c’était une coquille vide. Tout avait été ferraillé par les Allemands durant la guerre. De plus, les sapeurs-pompiers s’en servaient comme site pour leurs exercices. » Les murs étaient à nu. « En plus, nous n’avions ni documents, ni photos pour savoir comment c’était organisé. »
Heureusement, les ouvrages possèdent des équipements standards. « On s’est donc mis à récupérer des éléments dans d’autres forts, avec l’aide d’autres associations, le soutien de la municipalité et l’accord de l’armée. » Aujourd’hui, les visiteurs peuvent découvrir un ouvrage quasi à l’identique, avec sa chambre de tir, ses mortiers de 80, ses tourelles à mitrailleuses, mais aussi son infirmerie, ses dortoirs, les chambres d’officiers, le central d’observation, la cuisine, etc. « Nous avons aussi reconstitué dans les moindres détails le local TSF. Nous faisons le pari de l’authenticité. »
La construction, édifiée de 1932 à 1934, compte 140 hommes d’équipage et possède une vision à 360°. « Elle offre une vue panoramique sur Morfontaine, Longwy. » Des appareils d’optiques permettant de voir le mouvement des troupes ennemies. L’ouvrage n’a pas subi de grosses attaques des Allemands, « juste quelques incursions pour mettre la pression ». Invaincus les soldats français rendent les armes le 27 juin. Les militaires seront envoyés en captivité.
C’est cette histoire que les bénévoles, en uniforme, raconteront ce week-end à l’occasion des portes ouvertes.
Bertrand Baud (Le Républicain Lorrain)
Tarifs : 5 euros par adulte/2 euros par enfant.
Renseignements au 03 82 26 12 10 et contact@maginot-a5.org