Malade, la forêt lorraine l’est. A fortiori celle communale de Thionville. 700 ha de feuillus, et quasiment plus de conifères, décimés par les scolytes. Sans compter les attaques des chenilles processionnaires. Il n’y a pas de miracle : seules les essences les plus fortes constitueront le poumon vert de demain.
«Une forêt se gère sur plusieurs dizaines d’années si on veut bien faire. » Jean-Christophe Hamelin, conseiller municipal délégué à la Prévention sanitaire, à l’Environnement sanitaire et à la Forêt communale, dresse pour nous l’état de santé de la forêt communale de Thionville. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’est pas très bon.
700 ha de bois
Particulièrement touchée, la Région Grand Est souffre du changement climatique, avec l’augmentation des températures, des vagues de chaleur et du dessèchement des sols au cours des saisons. Ces modifications entraînent un dépérissement des essences et une baisse de productivité pour la filière forêt-bois. Comme partout en Moselle, la forêt publique thionvilloise, avec ses 700 ha de bois, souffre. Elle a vu sa population de conifères mourir en quelques années. « Sapins et pins ont été détruits par les scolytes, qui ont multiplié les cycles de ponte », déplore l’élu.
Régénération naturelle
Du coup, l’objectif est de « revoir le système de plantation. Avec des essences venues notamment du Canada ». Pour autant, il n’y a aucune assurance que la greffe prenne à tous les coups. Et que le renouvellement du parc boisé soit garanti. L’autre levier consiste alors à « provoquer la régénération naturelle. On laisse la nature faire, et les essences les plus résistantes s’en sortiront par elles-mêmes. »
Convention ONF
Par le biais de sa convention passée avec l’ONF, jusqu’en 2034, la Ville peut compter sur des experts, sur le terrain, qui veille sur les espèces comme le lait sur le feu. Ceux-ci s’emploient à éradiquer les chenilles concessionnaires avec des techniques naturelles, sans produits chimiques donc.
Lors du mandat à venir, « nous allons terminer l’exploitation des conifères, décimés par les insectes, annonce Jean-Christophe Hamelin, lequel rappelle que la forêt thionvilloise, à l’intérêt faunistique singulier, constitue « un réel puits carbone ».
E. C. (Le Républicain lorrain)