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Forbach – Un ancien élu poursuivi pour viol


Placé en garde à vue mercredi dans les locaux de la police judiciaire de Metz, Marcel Klein, président du conseil des prud'hommes à Forbach, a été présenté à un juge du pôle de l'instruction messin. (Illustration : DR)

Une femme de ménage accuse l’ancien élu lorrain Marcel Klein de l’avoir tenue sous sa coupe pendant dix ans. Pour mieux abuser d’elle.

Hier, le président des prud’hommes forbachois a été mis en examen pour viol et agressions sexuelles.

La rumeur courait dans la cité forbachoise. Elle a pris une autre consistance hier. Placé en garde à vue mercredi dans les locaux de la police judiciaire de Metz, Marcel Klein, président du conseil des prud’hommes à Forbach, a été présenté à un juge du pôle de l’instruction messin. Le septuagénaire a été remis en liberté dans la soirée, sous contrôle judiciaire. Une fois sa mise en examen signifiée. Les qualifications retenues : viol, agressions sexuelles et harcèlement.

La justice s’intéresse à ce dossier sensible depuis le début de l’année. Sensible parce qu’il concerne un ancien élu forbachois, aujourd’hui encore président des prud’hommes locaux. Un homme de réseaux bien installé. Dossier sensible, aussi, par la gravité des faits suspectés.

C’est d’abord le parquet de Sarreguemines qui a diligenté une enquête après la plainte d’une femme de 53 ans. Ancienne aide-ménagère du couple Klein, elle assure avoir été agressée durant une dizaine d’années par le maître de maison. Originaire de Pologne, elle dépeint une pression psychologique l’ayant enfermée dans un rôle d’objet sexuel.

Des traces d’ADN sur une serviette

Au cours de ses auditions, elle a confié la peur qui la tenaillait. Celle de ne pas pouvoir parler, sous peine de perdre son emploi. Marcel Klein aurait également menacé de faire perdre son travail au mari de son aide-ménagère. Elle se retrouvait face à un homme localement puissant : que vaut la parole d’une femme de ménage par rapport à celle d’un ancien chef d’entreprise? Une position dominante qui est, pour la justice, une circonstance aggravante.

L’emprise se serait progressivement refermée sur la quinquagénaire (elle n’a pas souhaité s’exprimer hier soir). Le personnel l’a souvent vue au conseil des prud’hommes. Les actes sexuels se seraient passés parfois chez elle. Ou chez Marcel Klein.

Devant les policiers forbachois qui l’ont entendu en mars dernier, le septuagénaire a vigoureusement protesté face à ces accusations. Et répondu qu’il n’avait jamais eu de relations sexuelles avec cette femme. Puis le dossier a été délocalisé à Metz, pour éviter tout conflit d’intérêts, et confié à la police judiciaire.

De récentes analyses menées sur une serviette de bain ont révélé des traces de sperme du septuagénaire, mélangées à l’ADN de la victime supposée. Cette serviette aurait servi lors de ce qui serait le dernier rapport forcé. C’était en début d’année. Il a agi comme un déclic. La plaignante s’est rendue à la police peu après.

Si ce dossier ressemble, comment souvent, «à une affaire de parole contre parole», selon un observateur, les traces ADN représentent une épine dans le pied de la défense. Aussi, le septuagénaire a changé de version durant ces deux derniers jours de garde à vue. Marcel Klein évoquerait désormais une relation extraconjugale consentie. «Il conteste l’intégralité des faits reprochés», appuie son avocate, Me Dominique Boh-Petit. L’ancien adjoint à la mairie n’a fait aucune autre déclaration devant le juge d’instruction.

Sous contrôle judiciaire, il a une obligation à respecter : ne pas croiser son ancienne femme de ménage.

Kevin Grethen (Le Républicain lorrain)