Se faisant passer pour un représentant associatif, un habitant de Forbach aurait, depuis août 2013, dépouillé des écoles primaires de Lorraine et d’Alsace de cartes anciennes. Grâce à ce mode opératoire, le suspect a réussi à se faire une collection de plus de 80 cartes anciennes, valant entre 50 et 400 euros pièce.
Hier matin, les policiers de Forbach ont interpelé à son domicile, puis placé en garde à vue, un habitant de la commune, âgé de 30 ans. Les enquêteurs ont identifié l’individu recherché grâce à son véhicule, dont le signalement avait été donné mi-juin, lors de sa dernière tentative. Lors de la perquisition de son logement et de son garage, ils sont tombés sur une collection surprenante : plus de 80 cartes scolaires anciennes.
Des cartes murales de géographie, où figure encore l’URSS, des cartes de sciences, expliquant le système digestif, ou encore des tableaux pédagogiques des réputées Éditions Rossignol. Ce matériel scolaire a décoré pendant des décennies les murs des salles de classe, et rappelle forcément des souvenirs. Aujourd’hui, ces planisphères et autres schémas représentent un véritable marché pour les collectionneurs. Sur les sites de petites annonces ou dans les brocantes, ces objets s’écoulent entre 50 et 400 euros pièce.
C’est ce bon filon que le Forbachois interpelé aurait décidé de creuser à partir de l’été 2013. Avec un mode opératoire bien particulier : il se présentait dans des écoles primaires de Moselle, de Meurthe-et-Moselle et d’Alsace en se faisant passer pour un représentant d’œuvres caritatives, notamment «Une rose, un espoir». Expliquant qu’il organisait une exposition dont les bénéfices étaient reversés à l’association, il demandait à emprunter ces fameuses cartes anciennes. Certains directeurs se sont fait piéger et n’ont jamais revu les documents.
Très actif au printemps 2014
Fin mars 2014, des faits de ce type se sont ainsi produits dans des écoles du Pays-Haut (Briey, Mance, Lantéfontaine…). L’inspection académique avait alors envoyé un message pour appeler à la vigilance. Quelques jours plus tard, la technique est employée à Luttange, Woippy, Rémilly. Puis encore en Alsace, début avril.
Les responsables d’«Une rose, un espoir» avait alors dû prendre la parole dans les médias pour affirmer qu’ils n’avaient mandaté personne pour emprunter ces cartes. À quelques semaines de leur collecte annuelle, l’affaire les indignait et leur causait bien du tort.
Pour les enquêteurs, ces agissements du printemps 2014 correspondent au mode opératoire de l’individu interpelé. Qui aurait poursuivi sa «tournée» des écoles par la suite, donnant parfois le nom d’autres associations. Sa juteuse affaire a pris fin hier, et 80 cartes ont pu être récupérées par les policiers. Mais le nombre d’objets dérobés et déjà écoulés pourrait être bien plus élevé.
Pascal Mittelberger (Le Républicain Lorrain)