À Metz, environ 3 000 personnes ont défendu jeudi après-midi le service public. Dans la foule, les retraités et les agents de l’ensemble des services qui refusent « la mise en pâture de la fonction publique ». Une mobilisation en demi-teinte malgré tout, comme ailleurs en France.
Rendez-vous était donné à la gare de Metz. À 14h, les plus frileux se réchauffent dans le hall. Sur le parvis, les copains, collègues de boulot, de corporations se retrouvent, se saluent et commentent l’événement du jour. Apprécient la motivation des manifestants, « malgré une météo qui ne nous est pas très favorable ». Ils sont 3 200 selon les organisations syndicales, 2 500 selon la police. « Une mobilisation qui sert de point d’appui pour la suite », annonce déjà Alexandre Tott, secrétaire général de l’union départementale FO. « Car rien ne s’arrête au 22 mars. »
• Impôts, SNCF. — Dans la foule bigarrée, toutes les générations se sont donné rendez-vous. Les agents des finances publiques qui n’en peuvent plus « de leurs conditions de travail », ceux de la SNCF qui pestent car « les régions, qui n’ont déjà plus les moyens, vont devoir gérer les petites lignes. Et qu’on assiste à la privatisation des lignes rentables ».
• Éducation. — Les enseignants sont là. En rangs serrés, ceux du primaire et du secondaire. Les raisons de leur présence ? « Il y en a tant ! », s’exclame Bruno Henry, responsable académique du Snes. Et d’énumérer : la question des salaires de la fonction publique – « Nous voulons récupérer 15 % du pouvoir d’achat que nous avons perdu depuis 2000 » – le développement des emplois précaires et contractuels.
• Jeunesse. — Étudiants et lycéens se sont déplacés. On en compte environ 300. « Cela faisait longtemps qu’ils n’étaient plus dans les manifs », constate Alexandre Tott. « On ne veut pas de la précarisation des étudiants et des lycéens, prévue par la réforme Macron », revendique Laëtitia Bridier, représentante de l’Unef.
« Les parcours scolaires seront différents d’une région à une autre. Le gouvernement met en place une sélection pour répondre aux besoins du patronat », relayent les manifestants.
• Hôpitaux. — « Tous ensemble, tous ensemble », les slogans ne changent pas. Ils sont tous là. Le personnel soignant du CHR aussi. « Les agents sont à bout de souffle. Ils souffrent de ne plus pouvoir être auprès des patients, faute d’effectif. Et pointent un service des urgences toujours en tension. »
Jeudi, sept organisations syndicales avaient appelé à la manifestation. Toutes déterminées à ne rien lâcher. « Nous avons le sentiment qu’après les ordonnances sur la loi travail du privé, le gouvernement est dans la même logique de flexibilité et de précarité pour la fonction publique. Nous ne renoncerons à rien », promet Alexandre Tott, qui mise sur une riposte interprofessionnelle.