Folschviller : la piste du drame familial se précise

Le père de famille aurait étranglé sa femme et asphyxié les enfants avant de se trancher les veines.

La piste du drame familial se précise après le décès d’un couple et de ses deux enfants, retrouvés à leur domicile de la rue Auguste-Rodin, à Folschviller.

C’est dans la chambre à coucher que le corps de Kubra Dasdemir, née Kupeli, âgée de 25 ans, a été découvert par sa sœur, venue lui rendre visite lundi après-midi. Selon les premiers éléments recueillis sur place par les enquêteurs et d’après les constatations du médecin légiste, la jeune femme a été tuée par étranglement. Les gendarmes ont retrouvé, enroulée par huit fois autour de son cou, une rallonge électrique. Un sécateur a également été saisi; il a pu servir à découper le câble ayant servi au crime. Des plaies défensives ont été relevées sur le corps de la jeune femme.

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Les corps des deux enfants, une fille et un garçon âgés de 2 ans et demi et 7 ans, se trouvaient dans la chambre de la petite. On sait qu’ils sont morts par asphyxie, mais l’autopsie qui sera pratiquée vendredi à l’institut médical de Strasbourg devra déterminer, outre l’heure des décès, s’il s’agit d’un étouffement ou d’un étranglement.

Enfin, le père de famille, Gokhan Dasdemir, 36 ans, se serait donné la mort dans le salon en se tranchant les veines du poignet à l’aide d’un couteau. Les enquêteurs ont également trouvé un ruban adhésif autour de son cou, preuve de sa détermination dans ce qui apparaît comme un coup de folie.

La brigade de recherches de la gendarmerie de Forbach, chargée de l’enquête, doit maintenant déterminer le déroulé précis des faits. Que s’est-il passé dans la vie de ce couple pour en arriver à un tel drame? Selon les différents témoignages recueillis auprès de proches, l’homme n’aurait pas supporté la séparation, qui remonte à trois mois environ.

Épisode violent fin juin

Installé depuis à Woippy, Gokhan Dasdemir travaillait pour une entreprise de plâtrerie mais revenait régulièrement à Folschviller pour voir ses enfants. Dimanche, ils s’étaient tous les trois rendus à une braderie des environs avant de déjeuner dans un fast-food.

Une tension conjugale exacerbée par plusieurs disputes et qui avait connu un épisode violent fin juin, lorsque l’époux avait voulu emmener les enfants en promenade. Les gendarmes avaient été appelés sur place par la mère alors que l’altercation verbale entre les ex-conjoints, en présence de la sœur de Kubra Dasdemir, menaçait de déraper.

Quelques jours avant la tragédie, Gokhan Dasdemir «aurait fait part de son intention de tuer sa femme à deux de ses proches, a expliqué le procureur de la République de Sarreguemines, Jean-Luc Jaeg. Mais les témoins avaient pris ses déclarations pour des paroles en l’air.»

Connu jusque-là pour des délits routiers bénins, le père de famille aura finalement mis ses menaces à exécution. Emportant avec lui ses deux enfants. Victimes innocentes d’un couple qui ne s’entendait plus.

Mélanie Courte (Le Républicain lorrain)