Accueil | Grande Région | Florange : les salariés d’ArcelorMittal descendent dans la rue

Florange : les salariés d’ArcelorMittal descendent dans la rue


Même si la mobilisation de la population était minime, quelques habitants du quartier sont tout de même venus marcher aux côtés des centaines de manifestants. ( Photo : philippe neu)

Plusieurs centaines de salariés d’ArcelorMittal ont manifesté mardi pour défendre leur avenir. Si la mobilisation de la population était minime, «le soutien se fait tout de même ressentir».

Une manif’ ? Je n’étais pas au courant…» «Désolé, mais j’ai pas le temps pour ça…» «Je les ai vus rapidement passer, mais oui, nous sommes avec eux !» Le mouvement des salariés d’ArcelorMittal ce mardi 14 octobre n’a provoqué que de tièdes réactions auprès des commerçants implantés à proximité du passage du cortège…

En cette journée cruciale de négociations au siège du groupe sidérurgique à Saint-Denis (Île-de-France), plusieurs centaines de salariés étaient pourtant réunis à l’appel de l’intersyndicale pour défendre — banderoles, slogans et fumigènes à l’appui — leur avenir… Et plus précisément, le volet financier du plan social. Pour rappel, 194 postes doivent être supprimés et 113 personnes licenciées à Florange. Pour les représentants syndicaux interrogés, «le soutien de la population se fait ressentir par les dons au niveau des caisses de grève, mais pas sur la mobilisation… Nous aimerions qu’il y ait plus de monde avec nous. Il y a un soutien certes, mais non présentiel.»

«Marcher à leurs côtés»

Rencontrés devant les Grands-Bureaux en début de matinée, quelques habitants ont tout de même fait le déplacement pour soutenir les manifestants, à l’instar de Diamantino, un retraité du quartier : «Ils veulent donner 15 000 euros à chacun, ce n’est pas assez… C’est normal qu’ils manifestent pour leur futur, surtout les plus jeunes !» Jean-Marie, tout jeune retraité, est venu de Serémange-Erzange pour exprimer son soutien : «J’ai connu l’incertitude, les contrats qui se prolongent ou pas, durant plusieurs années. Je me mets à leur place, j’espère que ceux qui partiront le feront dans de bonnes conditions…»

Daniel, 71 ans, a quant à lui travaillé pendant 42 ans à Arcelor-Mittal. Il n’a jamais vraiment quitté le site de Florange, puisqu’il réside à deux pas de là : «Je suis présent pour marcher aux côtés de mes anciens collègues jusqu’à la mairie, c’est important pour moi !»

«Un lien charnel entre la Vallée de la Fensch et l’industrie»

Et si les salariés se sont rendus jusqu’à la mairie, la mairie est également venue jusqu’à eux, puisque le premier édile, Rémy Dick, était au départ de la marche : «Je suis ici en soutien aux salariés mais aussi car je m’interroge sur les intentions stratégiques du groupe Arcelor-Mittal. Je lance un appel pour avoir de la visibilité à cinq ans, à dix ans…, lançait-il. Il y a un lien charnel entre la Vallée de la Fensch et l’industrie, donc un soutien de la population, des élus, des associations et corps intermédiaires. Tout le monde ici reste très attentif à ce qui se passe dans nos usines !»

Mattéo, Élise et Valentin ne sont quant à eux pas originaires de la Vallée de la Fensch, mais de Metz. Respectivement électrotechnicien, étudiante en sociologie et caissier dans un musée, ils ont tous les trois la vingtaine et ont fait le déplacement : «Nous étions récemment à Novasco pour les mêmes raisons, les vagues de licenciement se multiplient auprès des travailleurs et il est important que la classe ouvrière soit solidaire et soutienne cette lutte…»

Charles Sibille
(Le Républicain Lorrain)

Newsletter du Quotidien

Inscrivez-vous à notre newsletter et recevez tous les jours notre sélection de l'actualité.

En cliquant sur "Je m'inscris" vous acceptez de recevoir les newsletters du Quotidien ainsi que les conditions d'utilisation et la politique de protection des données personnelles conformément au RGPD .