Un ouvrier intérimaire a découvert des joints en amiante, matériau cancérigène et interdit depuis 1997, au sein du site sidérurgique de Florange.
«Pour ArcelorMittal il n’y avait pas d’amiante. C’est ça qui est grave ! » Ouvrier intérimaire, embauché par un sous-traitant du groupe sidérurgique, Laurent Longuez assure des opérations de maintenance sur les installations du train à chaud à Florange.
Le 20 juillet dernier, en démontant pour la première fois les brides d’un four industriel, le technicien de maintenance s’inquiète de la découverte d’un joint en amiante. Il fait part de ses doutes sur le matériau (interdit en France depuis 1997) et réclame un équipement de travail adapté pour les quatre salariés à l’œuvre sur le chantier.
Plainte envisagée
Mais l’alerte lancée par Laurent Longuez reste sans effet. Les hommes vont poursuivre leur travail encore une journée et demie sans protection avant que l’industriel ne décide d’évacuer et de confiner le chantier. La présence d’amiante est bien confirmée et des travaux de décontamination sont engagés.
Les trois ouvriers intérimaires réclament une prise en compte de cette exposition à l’amiante sur leur fiche de poste et envisagent de porter plainte contre l’industriel.
L’affaire inquiète également les syndicats. « Si les faits sont avérés, c’est intolérable », note Frédéric Weber, représentant FO au comité européen, « surtout quand le groupe affiche comme priorités la santé et la sécurité. »
Un CHSCT (comité d’hygiène et de sécurité des conditions de travail) extraordinaire devrait être convoqué. « C’est un minimum », insiste Lionel Buriello, secrétaire de la CGT. « Pour nous, il n’y avait plus d’amiante dans l’usine. Il faut mettre en place un plan d’action pour le diagnostiquer et étendre le désamiantage à l’ensemble du site. » Le sujet devrait être évoqué au prochain comité d’entreprise prévu fin août.
Lucie Bouvarel (Républicain Lorrain)