Les automobilistes font face depuis quelques mois à une flambée des prix des carburants en France et au Luxembourg. Comme l’écart entre les tarifs à la pompe se réduit de plus en plus, les frontaliers qui ne travaillent pas au Grand-Duché cherchent de plus en plus à rentabiliser le déplacement.
L’immense aire de Berchem, ce dimanche matin au Luxembourg, sous un grand soleil d’hiver. Seuls nuages dans ce ciel lumineux : les prix des carburants qui, comme en France, flambent.
Régine sort de la plus grande station-service Shell du monde – selon l’exploitant – les bras chargés de cartouches de cigarettes. « Je viens de Pont-à-Mousson », sourit la quinquagénaire en rejoignant sa Clio. «Je suis missionnée par six amies. Je viens tous les quatre mois et j’en profite évidemment pour faire le plein».
Sophie, la vingtaine, vient de garer son SUV. «Le diesel était à 1,39 € il y a trois semaines , calcule cette habitante de Fameck. «Il est passé à 1,44 €. La différence avec la France est devenue trop faible pour passer la frontière simplement pour sa voiture. Seuls les achats d’alcool ou de tabac, toujours très intéressants financièrement, permettent encore de ne pas perdre d’argent».
Jean-Patrick arrive tout droit de Strasbourg. Intérimaire dans l’industrie au Grand-Duché, il travaille en parallèle sur un concept d’éolienne. Les questions liées à l’environnement, il connaît. «Je fais le trajet depuis huit mois», précise celui qui vit dans un camping-car au nord du pays. «Quand j’ai commencé à m’approvisionner ici, je payais 1,20 € le litre. Ce matin, c’était 24 centimes plus cher, mais c’est toujours mieux qu’en France, car je ne fais aucun détour».
Chèques, TVA et indemnités
«Ce qui pèse le plus sur les ménages, c’est l’augmentation de l’énergie», affirmait le 24 janvier Thierry Breton, commissaire européen au Marché intérieur et à l’Industrie, défendant «l’importance d’aider les personnes qui en ont le plus besoin avec des chèques». Une mesure, selon lui, «plus pertinente que d’abaisser la TVA».
Sur Twitter, Claude Turmes, ministre luxembourgeois de l’Énergie et de l’Aménagement du territoire, s’adressait, le même jour, à son homologue française, ministre de la Transition écologique. «Merci @barbarapompili pour l’accueil à Amiens. L’occasion de parler des prix de l’énergie et d’efficacité énergétique».
tweet
Le lendemain, Jean Castex annonçait «le relèvement de 10 % du barème de l’indemnité kilométrique versée par les entreprises aux salariés qui empruntent leur véhicule pour aller travailler».
Le compteur du pouvoir d’achat