Décidemment l’annonce du plan de mobilité luxembourgeois pour le transfrontalier ne suscite pas que de l’enthousiasme. Après l’unilatéralisme pointé du doigt par Alain Casoni, voici les cheminots luxembourgeois qui s’expriment.
Le ministre des transports François Bausch souhaite relier le bassin frontalier d’Audun-Villerupt à son tram rapide vers Luxembourg via Esch, et un bus à haut niveaux de services (BHNS). Qui dit bus dit suppression de la ligne de train Audun-Esch. Il est même déjà question de la transformer en voix verte (promenade et vélo), comme Le Quotidien le révélait dans un précédent article.
De quoi faire bondir l’OGBL, le syndicat numéro 1 du Grand-Duché, via sa branche du « FNCTTFEL/Landesverband » (cheminots). « Cette déclaration donne l’impression de revenir dans les années 1960, lorsque la promesse de liaisons optimales en bus au Luxembourg avait préparé le terrain pour la fermeture définitive de certaines lignes de chemin de fer », dénonce le syndicat.
L’OBGL ne va certainement pas « accepter sans broncher que la ligne ferrée entre Esch-sur-Alzette et Audun-le-Tiche soit abandonnée, ni que l’exploitation du nouveau BHNS soit cédée à des opérateurs privés. »
Réactivée en 1996 avec tant d’efforts
Le syndicat rappelle que la ligne transfrontalière avait été réactivée grâce à des efforts conséquents des élus et cheminots eschois, en 1996, alors qu’elle était arrêtée depuis 1939 (pour le transport de voyageurs).
L’annonce passe d’autant plus mal qu’elle émane d’un Vert, François Bausch, et cheminot de cœur. « La fermeture de la ligne vers Audun-le-Tiche serait, après la mise hors service définitive de la ligne Steinfort – Kleinbettingen, la deuxième fermeture de ligne qu’un ministre des Transports relevant du parti des Verts inscrirait à son actif », pointe le syndicat. N’oublions pas, toutefois, que François Bausch est le ministre qui a mis des sommes records ces dernières années pour moderniser le rail luxembourgeois.
Le Villeruptien Alain Casoni avait lui expliqué que le projet a des allures de citoyens à deux vitesses dans l’espace Grande-Région : un tram rapide pour les résidents, un système de bus, fût-il à haut niveau de service (en voie propre), pour les frontaliers.
HG
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